Rarement nouveau-venu en politique aura été autant ausculté. Après « L’Ambigu Monsieur Macron » (Flammarion), de notre collaborateur Marc Endeweld et « Le banquier qui voulait être roi » (L’Archipel), du journaliste du « Figaro » François Xavier Bourmaud, voici une troisième biographie, « Emmanuel Macron, en marche vers l’Elysée » (Plon). Menée par Nicolas Prissette, sa parution a précédé de quelques jours l’annonce de candidature ce mercredi de l’ancien locataire de Bercy. Le chroniqueur à LCI raconte la drôle de potion que le jeune Macron, alors secrétaire général adjoint à l’Elysée, aurait aimé infliger aux Français dès le début du quinquennat…
C’est un épisode méconnu, révélé dans le livre que Nicolas Prissette, chroniqueur à LCI, vient de publier : Emmanuel Macron, En marche vers l’Elysée*. Nous sommes aux balbutiements du quinquennat. L’ancien banquier de chez Rothschild est installé à l’Elysée en qualité de secrétaire général adjoint. Avec l’ancienne cellule économique du candidat Hollande, dont il est l’un des plus hauts gradés, ils vont vite, écrit Nicolas Prissette, se rendre compte à quel point la situation économique est mauvaise :
« Bien loin des prévisions du candidat Hollande. Les perspectives de croissance pour l’année en cours s’amenuisent, et plus grave, les prévisions pour 2013 s’effondrent, tombant de 1,7% pendant la campagne à 0,8% durant l’été. Impossible d’envisager une inversion durable de la courbe du chômage. Le quinquennat part sur de très mauvaises bases. »
Germe alors dans l’esprit de Macron un plan-choc :
« Le passage temporaire aux 37 heures jusqu’à la fin 2014, avec un bilan prévu pour voir si les Français peuvent repasser aux 35 heures, et la concentration des hausses d’impôts sur les plus hauts revenus. Le secrétaire général adjoint plaide dans le même temps pour un maintien de la défiscalisation des heures supplémentaires », écrit Prissette.
Le dispositif pourrait, plaide le jeune homme, être présenté aux Français à l’occasion de l’interview du 14 juillet 2012. Hollande va refuser cette proposition, totalement à rebrousse-poil de sa campagne.
L’heure de la revanche sonne le 30 décembre 2013. Ce soir-là, Emmanuel Macron, flanqué du conseiller politique de François Hollande, Aquilino Morelle, reçoit le feu vert du président pour lancer le pacte de responsabilité. En additionnant le Crédit d’impôt compétitivité emploi de 2012 et les nouvelles ristournes actées ce soir-là, il va coûter à la France plus de 40 milliards d’euros…
« Il est 22h30, les conseillers doivent rédiger l’allocution définitive. Ils s’y collent jusque tard dans la nuit. Cette nuit précise où le quinquennat maudit de Hollande bascule : pendant que ses collaborateurs scellent le second acte du mandat, le Président se rend à cent mètres de l’Elysée, rue du Cirque, où il rejoint Julie Gayet avec son casque de scooter, sous l’œil espion des paparazzi de Closer… »
Autre enseignement du livre, Jean-Marc Ayrault sera soigneusement tenu à l’écart de la réflexion, lui qui plaidait en faveur d’une réduction des impôts des ménages.
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