Les salariés d’iTélé ont voté ce mercredi la fin de leur grève, mettant fin au mouvement le plus long de l’audiovisuel privé. Bilan : une charte éthique va être rédigée mais Jean-Marc Morandini reste sur la chaîne. Et un tiers des effectifs a entretemps quitté le navire.
Au 31e jour, iTélé reprit vie. Les grévistes de la chaîne d’information du groupe Canal+ ont voté ce mercredi 16 novembre la fin de leur mouvement, qui aura donc duré un mois, un record dans l’audiovisule privé. Un jour difficile néanmoins car outre les séquelles du conflit, vingt-cinq journalistes ont dans le même temps annoncé leur départ.
« La société des journalistes d’iTélé, digne et debout, appelle à la reprise du travail dès que le protocole d’accord (avec la direction, ndlr) sera signé », a indiqué la société des journalistes de la chaîne sur son compte Twitter. « Nous sortons de ce conflit éreintés et meurtris mais la tête haute, avec au coeur le sentiment d’avoir tenté de défendre notre honneur », déclarent les grévistes dans un texte publié par le site Les Jours. « Le dialogue avec la direction a été lent, difficile, rythmé par de trop nombreuses plages de silence », regrettent-ils encore.
Concernant les raisons de leur colère, « nous n’avons pas obtenu le retrait de Jean-Marc Morandini (…) mais nous avons obtenu des garanties sur l’indépendance de la rédaction, précisent les salariés. Une charte éthique sera rédigée, dans le cadre de la loi Bloche, dans les 4 mois ». « Nous devons remercier les journalistes d’iTélé d’avoir défendu l’indépendance éditoriale avec courage, ténacité et dignité », a salué sur son compte Twitter Christophe Deloire, le président de Reporters sans frontières (RSF), qui avait apporté son soutien aux grévistes.
La Société des journalistes d’iTélé, digne et debout, appelle à la reprise du travail, dès que le protocole d’accord sera signé.
— SDJ iTélé/Canal+ (@SDJiTele) 16 novembre 2016
Côté départs, le journaliste politique Jean-Jérôme Bertolus suit le rédacteur en chef, Alexandre Ifi, le spécialiste de l’international Olivier Ravanello, ou encore Amandine Bégot, qui présentait la tranche 17h-19h. « D’autres décideront ensuite », a indiqué un journaliste sur le départ. Dès le début du bras de fer avec Vincent Bolloré, la direction du groupe avait proposé de faciliter le départ de ceux qui voudraient quitter la chaîne. Une dizaine de journalistes avaient déjà annoncé leur départ, parmi lesquels plusieurs rédacteurs en chef : c’est donc au total près d’un tiers de la rédaction de 120 journalistes qui a décidé de ne pas rester.
Nous devons remercier les journalistes d’iTélé d’avoir défendu l’indépendance éditoriale avec courage, ténacité & dignité @SDJiTele @greve_i pic.twitter.com/gzEvoxFRUG
— Christophe Deloire (@cdeloire) 16 novembre 2016
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