Comment est morte la petite Fiona, 5 ans, tuée sous les coups présumés du compagnon de sa mère ? Où est passé son corps enseveli selon l’accusation à la lisière d’une forêt au sud de Clermont-Ferrand ? Le procès qui s’est ouvert ce lundi 14 novembre, devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme à Riom, doit le déterminer.
Elle a été enterrée, nue, sous les yeux de sa petite soeur. Fiona avait 5 ans lorsqu’elle est morte, en mai 2013, sous les coups présumés du compagnon de sa mère, Berkane Makhlouf, un ancien toxicomane de 35 ans. Pourquoi ? Comment ? Le procès qui s’est ouvert ce lundi 14 novembre, devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme à Riom, devra le déterminer, et revenir sur cette spirale du « mensonge » qui a conduit le couple à ensevelir le cadavre de la petite fille à la lisière d’une forêt, selon les propres aveux de sa mère, Cécile Bourgeon, 29 ans.
« Je veux savoir où est ma fille », a d’ailleurs une nouvelle fois exigé Nicolas Chafoulais, le père biologique de Fiona, lors de l’ouverture du procès. Car malgré les nombreuses recherches diligentées autour de la commune d’Aydat, au sud de Clermont-Ferrand, où vivait alors la famille, le corps de la fillette est resté introuvable. Le déroulé des faits lui-même reste à établir, Berkane Makhlouf ayant multiplié les versions, y compris pendant les premières heures du procès.
Oui, il a porté des coups, a-t-il ainsi confié ce lundi, mais pas les coups mortels selon lui. Et puis non, « pour moi, les enfants c’est sacré ! J’ai jamais levé la main sur les enfants (…) J’ai beau être impulsif, parfois violent, je ne m’en suis jamais pris aux enfants », s’est-il ensuite rétracté après avoir évoqué, au moment des faits il y a trois ans, un « accident domestique » au cours duquel Fiona se serait étouffée dans son vomi.
Cécile Bourgeon parle, elle, des coups de son compagnon, puis du mensonge dont elle est devenue l’un des principaux personnages, apparaissant volontiers face caméras pendant trois mois, éplorée, à la recherche de sa fille disparue – Cécile Bourgeon avait dans un premier temps feint l’hypothèse d’une disparition au parc Montjuzet de Clermont-Ferrand, avant de passer aux aveux.
« Au début, ça allait bien mais quand on a vu le décès de ma fille, ça nous a fait partir en vrille (…) On n’a pas voulu, tout ça c’était un accident », explique-t-elle aujourd’hui aux juges, sans donner plus de détails sur « le tout ça », sur la mort de sa fille, qu’elle dit désormais vouloir « rejoindre ». « Elle me manque », a ajouté la mère qui a de fait multiplié les tentatives de suicide en prison. « Vous ressentez de la culpabilité ? », demande le président de la cour. « De ne pas avoir su la protéger », répond Cécile Bourgeon. « Et pas sur la responsabilité de sa mort ? », poursuit le magistrat. « Aussi »…
Poursuivis pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans », « par ascendant ou par personne ayant autorité et en réunion », pour « non-assistance à personne en danger » et « recel ou dissimulation de cadavre », le couple encourt 30 ans de réclusion criminelle. Verdict le 25 novembre.
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