La France exige la libération du journaliste français Olivier Bertrand, arrêté en Turquie

Le cofondateur du pure player Les Jours a été arrêté ce vendredi 11 novembre par les autorités turques alors qu’il était en reportage dans la région de Gaziantep. Politiques et journalistes se mobilisent et appellent à sa libération.

Interpellé sans motif”. C’est ce qu’a déclaré Isabelle Roberts, présidente du média en ligne Les Jours, quant aux raisons de l’arrestation de son confrère et ancien journaliste de Libération, Olivier Bertrand. « Nous exigeons sa libération immédiate« , a-t-elle poursuivi, « on est très inquiets, on attend de ses nouvelles« . Arrêté puis placé en garde à vue par les autorités turques ce vendredi 11 novembre alors qu’il effectuait un reportage dans la région de Gaziantep (sud-est du pays), il était accompagné d’un photographe turc qui a lui été relâché après cinq heures de garde à vue.

Depuis trois jours, l’ambassade de France à Ankara et le Quai d’Orsay font tout pour obtenir la libération du journaliste. Invité ce dimanche 13 novembre sur le plateau du Grand Rendez-Vous d’Europe 1, Les Echos et iTélé. le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a lui aussi exprimé son indignation et son soutien :

Ce qui se passe est profondément choquant, inadmissible. La France exige la libération de ce journaliste. Nous sommes en contact permanent avec lui par notre ambassade. Nous faisons tout pour obtenir sa libération.”
De nombreux confrères d’Olivier Bertrand multiplient les appels pour qu’il soit libéré. Les journalistes des Jours en tête, notamment via le compte Twitter du pure player, qui n’a de cesse de relayer des messages de soutien.

Trois jours qu’@Ol_Bertrand est retenu : mise à jour avec les déclarations de @jeanmarcayrault #liberationimmediate https://t.co/WJ2dh1RVIp

— Les Jours (@Lesjoursfr) 13 novembre 2016

Les syndicats de journalistes SNJ, SNJ-CGT  et CFDT-Journalistes ont rédigé un communiqué ce samedi dans lequel ils s’associent aux journalistes des Jours et “appellent la profession à se mobiliser”.

Jérôme Fenoglio, directeur du journal Le Monde, a lui aussi exigé qu’on relâche Olivier Bertrand.

La Turquie doit libérer @Ol_Bertrand sans délai. La rédaction du Monde solidaire de @Lesjoursfrhttps://t.co/KIDbdSU4xV

— Jérôme Fenoglio (@JeroFeno) 12 novembre 2016

Toujours sur le réseau social, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a qualifié l’arrestation d’Olivier Bertrand d’“intimidation”.

@RSF_inter considère que la garde à vue du journaliste des Jours Olivier Bertrand en #Turquie est illégitime et relève de l’intimidation https://t.co/zgt9DnEQQV

— Christophe Deloire (@cdeloire) 11 novembre 2016

D’après le représentant de RSF en Turquie, Erol Onderoglu, Olivier Bertrand pourrait être retenu plusieurs jours “en attendant que le gouverneur de Gaziantep statue sur sa situation”. Erol Onderoglu a pu joindre le journaliste par téléphone vendredi soir :

« Il était alors dans une voiture de police qui l’emmenait à l’hôpital pour passer un examen médical, comme c’est la pratique avant un placement en garde à vue. »

Cela fait maintenant plus d’un an qu’Olivier Bertrand travaille sur la Turquie. Il se consacre notamment à dépeindre l’après-coup d’état manqué du 15 juillet dernier, jour qui a signé le début d’une purge, notamment à l’encontre des médias et journalistes turcs. 

Ce vendredi 11 novembre, Akin Atalay, président du directoire du quotidien d’opposition Cumhuriyet, a lui aussi été placé en garde à vue, quelques jours après l’incarcération du rédacteur en chef et de plusieurs collaborateurs du journal. D’après l’Association des journalistes de Turquie (TGC), 170 organes de presse ont été fermés, 105 journalistes placés en détention et 777 cartes de presse annulées à ce jour.

 

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