La rémunération globale des patrons des 120 plus grandes entreprises françaises cotées a atteint 3,5 millions d’euros en 2015, rapporte le cabinet Proxinvest. Soit une hausse de 20% par rapport à 2014 ! Cinq d’entre eux ont touché plus de 10 millions d’euros…
Le dernier rapport du cabinet Proxinvest sur la rémunération des dirigeants des sociétés cotées françaises donne le tournis. En 2015, la rémunération globale des patrons des 120 plus grandes entreprises françaises cotées a atteint 3,5 millions d’euros… Soit une hausse de 20% par rapport à 2014 !
Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, a vu sa rémunération totale augmenter de 31% et atteindre 14,1 millions d’euros. Cinquième du classement, Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, a touché le jackpot avec une hausse de 86%, notamment grâce à une compensation financière liée à l’abandon de son régime de retraite supplémentaire. Il a ainsi touché 10,4 millions.
Ces résultats en ont ébranlé plus d’un. Depuis 2013, un vote consultatif des actionnaires en assemblée générale sur la rémunération des dirigeants (« Say On Pay ») est possible. Même si l’effet de cette mesure est manifestement discutable, pour la première fois en France, des assemblées générales ont refusé d’approuver la rémunération totale de leur dirigeant en 2015.
C’est le cas pour Carlos Ghosn (Renault), qui est le seul patron français à cumuler une double rémunération non validée par ses actionnaires. Patrick Kron (ex-Alstom) et les dirigeants de Solocal ont connu le même désaveux, en théorie seulement, car ces rejets n’ont pour l’instant pas de conséquence juridique. Mais cela devrait progressivement changer à partir de 2017. Dans le cadre de la loi Sapin 2, le Parlement vient d’adopter une mesure qui vise à permettre aux actionnaires de s’opposer aux rémunérations excessives des patrons d’entreprises cotées.
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