Les salaires des grands patrons français ont explosé en 2015

La rémunération globale des patrons des 120 plus grandes entreprises françaises cotées a atteint 3,5 millions d’euros en 2015, rapporte le cabinet Proxinvest. Soit une hausse de 20% par rapport à 2014 ! Cinq d’entre eux ont touché plus de 10 millions d’euros…

Le dernier rapport du cabinet Proxinvest sur la rémunération des dirigeants des sociétés cotées françaises donne le tournis. En 2015, la rémunération globale des patrons des 120 plus grandes entreprises françaises cotées a atteint 3,5 millions d’euros… Soit une hausse de 20% par rapport à 2014 !

Les chiffres publiés par ce cabinet de conseils aux investisseurs comprennent tous les types de rémunérations : salaire fixe, bonus annuel, jetons de présence, avantages en nature, stock-options et actions gratuites de performance à leur date d’attribution, intéressement en numéraire et autres formes indirectes de rémunération.

Une rémunération moyenne de 5 millions d’euros pour le CAC 40

Pour les sociétés qui composent le CAC 40, les plus grosses donc, la rémunération moyenne est en hausse de 18% par rapport à 2014, atteignant ainsi 5 millions d’euros. Proxinvest souligne d’ailleurs que ce montant excède désormais la rémunération maximale socialement acceptable, que le cabinet a fixée à 240 fois le Smic (4,8 millions d’euros).
 
C’est quand on se penche sur la rémunération des cinq patrons les mieux payés que la machine s’emballe. Pour la première fois depuis 2005, ces derniers ont touché plus de 10 millions d’euros par an. En tête, Le Directeur Général de Sanofi, Olivier Brandicourt, avec 16,8 millions, parmi lesquels il faut compter 7,2 millions de “primes de bienvenue” relativement confortables, octroyées sous la forme d’indemnités et d’actions gratuites de performance… Gilles Gobin, le fondateur de Rubis, a pour sa part touché 16,4 millions. Avec un revenu de 15,6 millions, Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan arrive troisième du classement.

Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, a vu sa rémunération totale augmenter de 31% et atteindre 14,1 millions d’euros. Cinquième du classement, Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric, a touché le jackpot avec une hausse de 86%, notamment grâce à une compensation financière liée à l’abandon de son régime de retraite supplémentaire. Il a ainsi touché 10,4 millions.

Des assemblées générales ingorées

Ces résultats en ont ébranlé plus d’un. Depuis 2013, un vote consultatif des actionnaires en assemblée générale sur la rémunération des dirigeants (« Say On Pay ») est possible. Même si l’effet de cette mesure est manifestement discutable, pour la première fois en France, des assemblées générales ont refusé d’approuver la rémunération totale de leur dirigeant en 2015.

C’est le cas pour Carlos Ghosn (Renault), qui est le seul patron français à cumuler une double rémunération non validée par ses actionnaires. Patrick Kron (ex-Alstom) et les dirigeants de Solocal ont connu le même désaveux, en théorie seulement, car ces rejets n’ont pour l’instant pas de conséquence juridique. Mais cela devrait progressivement changer à partir de 2017. Dans le cadre de la loi Sapin 2, le Parlement vient d’adopter une mesure qui vise à permettre aux actionnaires de s’opposer aux rémunérations excessives des patrons d’entreprises cotées

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