Un an après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, le seul survivant des commandos, Salah Abdeslam, 27 ans, refuse toujours de coopérer, comme l’indique le compte-rendu de sa dernière audition en date, que « Marianne » s’est procuré.
« Comme je vous l’ai dit Monsieur, je désire garder le silence, je ne donnerai pas d’explications ». Ainsi s’est exprimé Salah Abdeslam lors de sa dernière audition en date devant la justice française, le jeudi 8 septembre 2016 à 10h40, selon le compte-rendu que Marianne a pu se procurer. Détenu à l’isolement à Fleury-Mérogis, en région parisienne, depuis son transfert de Belgique fin avril après quatre mois de cavale, le seul survivant des commandos du 13 novembre 2015 refuse toujours, un an après les faits, de coopérer.
Suspecté d’avoir « loué des voitures ainsi que des hôtels en préparation des attentats de Paris », comme il l’a d’ailleurs lui-même confié aux enquêteurs belges le 19 mars 2016, mais aussi d’avoir convoyé certains des principaux membres de la cellule terroriste à travers l’Italie, la Grèce, l’Autriche ou encore la Hongrie dans les mois qui ont précédé les tueries, le jeune homme de 27 ans semble pourtant en savoir plus que ce qu’il a jusqu’ici concédé.
En témoignent les questions restées une nouvelle fois sans réponse ce 8 septembre au tribunal de grande instance de Paris. « Qu’en est-il des deux kamikazes du stade de France X se disant Ahmad ALMOHAMMAD et X. se disant Mohamad ALMAHMOD ? », demande par exemple le vice-président chargé de l’instruction à Salah Abdeslam, censé – selon ses dires – se faire lui aussi exploser dans l’enceinte du stade. « A l’évidence vous savez qui ils sont puisque effectivement le 19 mars 2016 devant les enquêteurs belges vous indiquiez qu’il s’agissait d’Irakiens alors qu’ils possédaient des passeports syriens, » poursuit le magistrat.
Mais face à lui, « M. Abdeslam » persiste et « garde le mutisme ». Est-ce un conseil du tueur du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, avec qui Abdeslam était parvenu à communiquer en Belgique depuis sa cellule de la prison de haute sécurité de Bruges ?
Que s’est-il passé pour que celui que ses anciens employeurs décrivent comme « un excellent élément et un modèle d’intégration » soit soupçonné d’avoir « contribué » à « constituer » le réseau terroriste le plus meurtrier qu’ait connu la France à ce jour ? Pour qu’il en vienne à vouloir « attaquer » tous ceux qui « attaquent » la Syrie ? « S’ils ne font rien on ne fera rien », aurait en effet assuré Salah Abdeslam à Abid Aberkane, son dernier logeur à Bruxelles. Ces questions auront-elles une réponse un jour ?
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