La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, c’est bel et bien un monde qui s’effondre, où le bon plaisir de la bulle était censé faire office d’intérêt général…
Hier, Nigel Farage, aujourd’hui, Donald Trump, demain, Marine Le Pen ? D’un scrutin à l’autre, d’un continent à l’autre, les agents du péril nationaliste avancent leurs pions poussés par la grande colère des peuples trompés et méprisés. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’engrenage semble inéluctable, et l’avènement du pire toujours plus probable.
En face, comme des lapins pris dans les phares, grands médias et économistes renommés, penseurs éminents et autorités autoproclamées distillent du haut de leur Olympe éclairé leçons de morale et prédictions apocalyptiques pour ramener le bon peuple à la raison. Sauf que l’éthique est en toc et que le bon peuple ne répond plus.
L’aveu est tombé en 140 signes effrayés, lâchés par les doigts fébriles d’un ambassadeur trop bavard au cœur de la nuit qui a changé la face des Etats-Unis : «Après le Brexit et cette élection, tout est désormais possible. Un monde s’effondre devant nos yeux. Un vertige», a cru bon de tweeter Gérard Araud. L’éminence peu diplomatique a piteusement effacé son cri du cœur qui ne l’était pas davantage pour sauver son droit à perpétuer cette bonne vieille langue de bois dont le Quai d’Orsay fait les belles carrières. Dommage car, aussi éphémère fût-elle, la prise de conscience sonne juste : c’est bel et bien un monde qui s’effondre, celui d’une «démocratie Potemkine» où le bon plaisir de la bulle était censé faire office d’intérêt général.
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