Pourquoi Marine Le Pen n’est pas Donald Trump

Si le FN se rengorge du succès du candidat populiste à l’élection présidentielle américaine, Marine Le Pen a jusqu’ici adopté une stratégie différente de Donald Trump en vue de 2017.

C’est peu dire que Marine Le Pen et toute la direction du Front national se réjouissent de la victoire de Donald Trump. Après la victoire du Brexit il y a quelques mois, ils y voient l’augure d’un immense succès aux prochaines élections présidentielles, et peut-être même le présage d’une victoire. Collectivement, ils se réjouissent que les thèmes de campagne du FN aient été portés avec une puissance inégalée par Donald Trump de l’autre côté de l’Atlantique. Le protectionnisme, le barrage à l’immigration, la remise en cause de la mondialisation et la contestation des traités commerciaux internationaux, la dénonciation des élites et des médias, la recherche d’une nouvelle alliance avec la Russie, tout ou presque pousserait à une superposition des deux stratégies électorales aboutissant à des succès identiques.

Et pourtant. Une différence essentielle les éloigne l’un de l’autre. Par ses outrances et ses provocations assumées, répétées et amplifiées par des médias horrifiés, Donald Trump a mobilisé cette partie de l’électorat qui se réfugiait jusqu’alors dans l’indifférence. Un électorat si désabusé et discret qu’il a échappé aux radars des sondeurs et des politologues.

Pas de dédiabolisation pour Trump

Or, en misant tout sur la dédiabolisation, en polissant son discours, en cherchant à apparaître comme une candidate responsable, et même en préférant la diète médiatique à l’occupation des tribunes, Marine Le Pen réussit certes à élargir son audience, mais demeure incapable de mobiliser l’arrière-banc des abstentionnistes qui lui permettrait de passer la barre des 50%. Ce que Donald Trump semble avoir réussi, y compris dans les Etats promis à sa concurrente comme la Floride ou la Caroline du Nord, où il a réussi à gagner la majorité.

En théoricien de la provocation qui permettrait de gagner les voix de ceux qui sont dégoûtés de la politique, Jean-Marie Le Pen, victime colatérale de la dédiabolisation, n’a pas manqué de le faire remarquer, quelques minutes à peine après que sa fille eut adressé ses félicitations à Donald Trump.

Vive #TRUMP ! La dédiabolisation est une foutaise et une impasse. Les peuples ont besoin de vérité et de courage. Bravo l’Amérique !

— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 9 novembre 2016

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