Le prix Interallié à Serge Joncour pour son roman vrai de la France en crise(s)

Le prix Interallié a été attribué ce mardi 8 novembre à Serge Joncour pour « Repose-toi sur moi » (Flammarion), un roman d’amour entre deux êtres habités par la solitude.

C’est beau, c’est rusé, c’est costaud. C’est Joncour, qui pour son onzième roman claque un titre plein d’amour et de malice*. Et dès la première scène, aussi cocasse que réaliste et humaniste, on est convaincu du bon sens en action chez l’auteur.

Depuis deux ans qu’il vit à Paris, Ludovic est recouvreur de dettes, un emploi qui va comme un gant à ce campagnard discret qui a, pourtant, quelques comptes à régler avec son passé. En face de chez lui, partageant la même cour d’immeuble ancien, il y a Aurore, une styliste qui a cofondé une petite affaire, confrontée aux commandes annulées, aux coups fourrés de son associé, et à son mari trop absent qui va devenir trop présent. Aurore et Ludovic mettront bien du temps à se croiser, à se rencontrer, et finalement à coïncider : Joncour fait en sorte que ce soit inévitable, indiscutable, tout en restant surprenant.

Chacun des deux protagonistes pourrait accaparer le titre de cette histoire, laquelle est une histoire d’amour où vient se loger la question… de la dette. Celle des ménages, celles d’un pays, celle de l’Europe, ou tout simplement la nôtre quand le destin vient présenter une note qu’on pensait enterrée. Jouant subtilement sur les microcosmes et les macrocosmes, l’auteur décline ces dettes, ces crises, ces échappatoires, et dessine des tangentes de courage et de liberté. Au croisement de la fiction sociologique, du roman d’amour et de la tragicomédie, Repose-toi sur moi est le roman vrai, puissant, frais et léger, sur la France en crise(s).

*Repose-toi sur moi, de Serge Joncour, Flammarion, 431 p., 21 €.

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