Menacée de poursuites par le FBI dans l’affaire des « emails » la candidate démocrate a un temps douté. Mais le vent semble de nouveau favorable à Hillary Clinton alors que les bureaux de vote ouvrent ce mardi 8 novembre outre-Atlantique.
D-Day*. Après plusieurs mois d’une campagne à rebondissements, les Américains élisent ce mardi 8 novembre leur 45ème président. A l’ouverture des bureaux de vote, le camp démocrate, réuni pour son dernier meeting ce lundi soir à Philadelphie, berceau de la démocratie américaine, s’affiche de nouveau confiant. « Je serai la présidente de tous les Américains, y compris de ceux qui votent contre moi », a lancé dans son dernier discours Hillary Clinton, qui a largement repris la tête des sondages.
Avec quatre points d’avance sur son rival républicain Donald Trump, et la fin in extremis des menaces que faisait planer sur elle le FBI dans l’affaire des « emails », la candidate démocrate sait néanmoins que le plus dur ne fait que commencer. « J’ai du travail à faire pour rassembler le pays », a-t-elle reconnu.
Jamais le clivage entre démocrates et républicains n’est de fait apparu outre-Atlantique si exacerbé, irréconciliable. Rejet des politiques, des élites, sur fond de soupçons de corruption et de casse sociale, l’espoir porté par l’élection de Barack Obama il y a huit ans a laissé beaucoup d’Américains amers. Conscient de ce désenchantement, voire de cette colère dont il a fait son principal moteur, Donald Trump a donc une dernière fois promis la rupture. « Mon contrat avec l’électeur américain commence par un plan pour mettre fin à la corruption du gouvernement et reprendre notre pays aux groupes de pression », a-t-il déclaré à Raleigh, en Caroline du Nord. « Mon seul groupe de pression, c’est vous ». Et de conclure pour son ultime discours de campagne : « Il est temps de rejeter les médias et l’élite politique qui a saigné à blanc notre pays… »
Signe des vents favorables qui soufflent dans la dernière ligne droite sur les démocrates, les indicateurs de Wall Street ont d’ores et déjà bondi ce lundi, avec une hausse de plus de deux points pour le Dow Jones, indice phare de la place financière. Les investisseurs sont soulagés : tous les sondages donnent désormais leur candidate Hillary Clinton gagnante y compris les résultats de la dernière enquête ABC/ Washington Post (47% contre 43% pour Trump), qui faisait pourtant apparaître la semaine dernière son rival avec un léger point d’avance, le premier depuis six mois.
Autre indicateur qui pourrait être décisif dans la victoire démocrate, le vote des minorités, en particulier de la population hispanique vilipendée par le candidat républicain. Le poids électoral de cette dernière semble effectivement aujourd’hui plus que jamais déterminant. Quelque 27 millions d’hispaniques seraient en mesure d’aller voter, soit parce qu’ils ont acquis la nationalité américaine soit parce qu’ils sont atteint l’âge de 18 ans. Soit quatre millions de plus qu’en 2012. De quoi peut-être faire la différence dans une élection souvent donnée serrée.
Les résultats du early voting, le vote anticipé, déjà plebiscité par 41 millions d’Américains (sur les 200 millions d’électeurs potentiels) laisseraient enfin également entrevoir des signes positifs pour les démocrates dans certains Etats clés, comme la Floride, très disputé compte tenu du nombre importants de grands électeurs (29 au total). Or, selon le HuffPost la participation latino et la mobilisation dans les circonscriptions à majorité démocrate ont justement été élevées dans cet Etat du sud des Etats-Unis.
Le résultat définitif devrait être connu ce mercredi 9 novembre, à l’aube, heure française…
*Jour-J
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