PLF 2017 : la France trahit ses promesses dans la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Plusieurs associations de santé alertent ce lundi 7 novembre sur les budgets prévus par le projet de loi de finances (PLF) 2017, actuellement discuté au Parlement, pour la lutte contre les grandes pandémies mondiales.

Ni vu ni connu, 30 millions à la trappe ! Actuellement en discussion au Parlement, le projet de loi de finances (PLF) pour 2017 prévoit de prolonger la baisse des crédits accordés par la France, via son Fonds de solidarité pour le développement (FSD) à Unitaid, organisme international qui lutte contre les grandes pandémies mondiales : sida, tuberculose, paludisme et hépatite C. Une institution créée par… la France, grâce à la taxe sur les billets d’avion mise en place en 2005.
 
Alors qu’en 2013 encore, Unitaid recevait 110 millions d’euros de la part de l’Etat français, cette dotation avait baissé à 85 millions l’année suivante. Soit une coupe de 25 millions. Alors interpellé par les ONG de santé, François Hollande leur avait répondu dans une lettre à l’été 2015, justifiant cette coupe claire par la lutte contre le virus Ebola et promettant que les 25 millions « seront rétablis cette année ». En 2015, des crédits budgétaires rajoutés in extremis aux 62 millions prévus initialement au titre du FSD avaient effectivement porté la contribution française à 100 millions d’euros. Mais celle-ci est retombée à 80 millions pour 2016 et dans le PLF 2017, son montant prévu est encore de 80 millions d’euros. Soit un recul de 30 millions d’euros par rapport au début du quinquennat.

Une autre promesse non tenue

« Si la France, créatrice d’Unitaid, lui coupe de 27% sa contribution, c’est l’existence même de l’institution qui est mise en danger », alerte ce lundi 7 novembre Aurélien Beaucamp, président de AIDES et administrateur de Coalition PLUS, dans un communiqué commun de plusieurs associations de santé intitulé « Malades en danger ». Et de souligner : « Ce sont des millions de personnes pour qui l’espoir d’un traitement ou d’une guérison s’évanouit ».
 
Au-delà de la baisse de la dotation à Unitaid, les associations relèvent qu’une autre promesse n’est pas tenue dans le PLF 2017 : celle de la contribution au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Le gouvernement avait promis une contribution de 1,08 milliard d’euros sur la période 2014-2016, il manque 80 millions d’euros », calculent-elles. En septembre dernier, le secrétaire d’Etat chargé du Développement, André Vallini, avait pourtant assuré au Parlement : « Le Président de la République a annoncé, le 25 juin 2016, que la France maintiendra sa contribution à hauteur de 1,08 milliard d’euros pour la période 2017-2019, soit 360 millions d’euros par an ». Promesse réitérée le 16 septembre devant le Fonds mondial.
 
« Cette promesse de rattrapage doit donc se concrétiser au plus vite, en étant inclue dans les documents budgétaires, ce qui n’est pas encore le cas », alertent les associations, qui « demandent que le Président rectifie le tir et qu’il clarifie la manière dont la France compte tenir ses promesses vis-à-vis des malades du sida, de la tuberculose et du paludisme ». Trois pandémies qui, à elles seules, tuent près de 3 millions de personnes dans le monde chaque année. Les derniers arbitrages budgétaires du Fonds de solidarité pour le développement doivent être rendus en décembre.
 

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