Ce samedi 5 novembre, le conseil national du Parti communiste français a voté pour le lancement d’une candidature communiste autonome, refusant de s’aligner derrière Jean-Luc Mélenchon.
Les représentants des communistes ont donc fait le choix de l’autonomie. Réuni ce samedi 5 novembre à la cité des Sciences à Paris, le conseil national du PCF a voté à 274 voix contre 218 le choix d’une candidature communiste autonome. L’autre option mise sur la table était d’entrer en campagne derrière Jean-Luc Mélenchon sans pour autant intégrer le cadre de la « France insoumise », le mouvement lancé par ce dernier pour porter sa candidature.
Cette journée de débat entre les quelque 600 délégués a mis au jour la crainte qui travaille les caciques du parti : la disparition du PCF. “Si nous passions notre tour une deuxième fois, nous pourrions le passer pour toujours. Présenter une candidature communiste n’est pas évident (…) mais c’est le choix de l’avenir, celui qui préserve notre autonomie”, déclare une déléguée au micro. Une autre, pourtant favorable à la candidature de Mélenchon, lâche : “Son projet est de construire un nouveau parti, ne soyons pas naïfs”. Christian Picquet, l’un des fondateurs du Front de gauche, recentre ses attaques sur l’ancien candidat de 2012 : “Pour ce qui me concerne, soutenir Jean-Luc Mélenchon c’est lui signer un chèque en blanc”.
Pierre Laurent lui-même, lors de son discours d’introduction, insiste en évoquant le choix du soutien au candidat de la France insoumise : “Ce choix ne doit pas remettre en aucune manière en cause l’autonomie de parole du PCF (…) nous sommes un parti politique de plusieurs milliers de militants et d’élus”. Manière de montrer les muscles. On peut d’ailleurs se demander si sa déclaration de la veille, lorsqu’il confiait “ne pas privilégier” l’option d’une candidature communiste autonome, était vraiment sincère…
Alors que le résultat du vote des délégués apparaît comme une fronde contre sa position, le patron des communistes ne semble d’ailleurs pas gêné le moins du monde. Il semble même très satisfait de ce résultat. “Je suis plus que fier d’être le secrétaire du Parti communiste français qui est capable de débattre en pleine lumière, librement”, lance Pierre Laurent à la foule qui lui répond par des applaudissements nourris. Et sur sa foulée, de lâcher une pique à l’homme qu’il se disait prêt à soutenir hier : “Ici au PCF, il n’y aura jamais de militants ravalés au rang de supporter de candidats auto proclamés !”
Cette décision assure-t-elle de voir un candidat communiste pour la présidentielle de 2017 ? Même pas, puisque la résolution votée indique que cette candidature pourrait “se retirer au profit d’une candidature commune alternative à l’austérité telle que nous le proposons”… Fin novembre, l’ensemble des militants communistes seront appelés à venir valider ou non cette résolution. Suivront-ils leurs délégués ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils auront forcément en tête le score de la dernière candidature communiste à une présidentielle. C’était en 2007 : la candidate d’alors, Marie-George Buffet, avait recueilli 1,93% des voix.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments