Distancé par Alain Juppé dans les sondages, il comptait sur ce deuxième débat télévisé ce jeudi 3 novembre pour se relancer. Mais, attaqué de toutes parts par ses concurrents, Nicolas Sarkozy s’est surtout débattu avec son bilan…
Le tirage au sort l’avait placé au milieu du plateau, et il ne savait plus où donner de la tête pour répondre aux attentions peu aimables de ses six rivaux. Nicolas Sarkozy a passé une soirée compliquée lors du deuxième débat télévisé de la primaire à droite, ce jeudi 3 novembre sur BFMTV et iTélé. Moins tendu qu’au premier débat il y a trois semaines, mais cerné par ses concurrents – dont quatre ont été ses ministres sous son quinquennat – l’ex de l’Elysée a dû se débattre avec son bilan, que les autres candidats prenaient un malin plaisir à lui renvoyer sans cesse à la figure.
Rien ou presque ne lui est épargné. Les accords du Touquet qui placent la frontière avec le Royaume-Uni du côté français de la Manche, signés en 2003 sous l’égide de Sarkozy ministre de l’Intérieur ? Il faut les « dénoncer », lance d’entrée de jeu Alain Juppé. La suppression de milliers de postes de policiers et de gendarmes entre 2007 et 2012 ? « Une erreur folle », s’exclame Jean-François Copé. Le « ni-ni » entre PS et FN ? « Une faute morale », dénonce Nathalie Kosciusko-Morizet. Les critiques fusent aussi sur sa manière d’exercer la fonction présidentielle. Jean-François Copé assène que « les Français reprochent une certaine force d’inconstance, de velléité, de versatilité » aux « présidents successifs ». François Fillon promet d’être « un président intransigeant avec le respect de la parole donnée aux Français ». Bruno Le Maire affirme qu’il n’est « pas candidat pour prendre une revanche sur qui que ce soit ». Suivez leur regard…
Alors Sarkozy tente de répliquer, tant bien que mal. Le ton monte avec Le Maire lorsque celui-ci rappelle que « certains sur ce plateau avaient fait la promesse de ne pas se représenter ». « Commence par essayer d’être élu, tu verras que c’est difficile », rétorque l’ancien président. Ancienne ministre de l’Ecologie, NKM lui reproche son revirement sur le Grenelle de l’environnement. « Je ne regrette pas ta nomination. Je ne suis pas sûr de le refaire », grince-t-il.
Mais c’est quand le cas François Bayrou arrive sur la table que tous les canons se concentrent sur Nicolas Sarkozy. Depuis quinze jours, lui et ses proches attaquent en boucle le patron du MoDem, coupable de soutenir Alain Juppé après avoir voté pour François Hollande en 2012. Une attitude « suicidaire », s’alarme le maire de Bordeaux, qui dénonce le fait de s’en prendre à « une tête de Turc ». Fillon soupire : « Six millions de chômeurs, 100% de dette, le totalitarisme islamique qui frappe à nos portes, et le sujet de la primaire, c’est le maire de Pau ? » Copé en remet une couche : « Je trouve aberrant que François Bayrou ait réussi à devenir le centre de nos conversations. » A la fin du débat, NKM insistera, décidément très en verve : « On a eu le burkini, les Gaulois, et maintenant on nous fait le coup de l’invasion centriste. Je crois que c’est mensonger et stupide. »
Mais Sarkozy s’obstine : pour lui, former ou non une majorité avec le MoDem est « un sujet majeur », une question de « clarté » et de « franchise ». « Ce serait plus crédible si tu n’avais pas fait l’ouverture » en 2007, pointe Le Maire, avant que Juppé ne donne le coup de grâce : « Annoncer la couleur avant l’élection, ça me paraît plus loyal que faire entrer des ministres socialistes au gouvernement. » Les démons du passé, toujours…
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