Être responsables face à la crise des migrants

Elue Les Républicains à la région Ile-de-France derrière Valérie Pécresse, Babeth de Rozière appelle à ne pas « accepter que des hommes et des femmes dans la misère, souvent arrivés chez nous au péril de leur vie, se heurtent au mur de l’indifférence et du silence ».

Voilà des mois que j’arpente les rues du Nord-Est Parisien à la rencontre de la population. De Stalingrad à la Porte de la Villette, mais aussi de plus en plus dans les autres quartiers, La Chapelle, Goutte d’or, Combat.

Je suis quotidiennement interpellée sur la crise des migrants. Habitants, commerçants, responsables associatifs, tous dénoncent une situation devenue insupportable.

Insupportable, comme la souffrance de ces familles qui fuient la guerre, la pauvreté, la faim, et qui dorment à l’approche de l’hiver dans la rue, sans soins.

Insupportable, comme les nuisances que subissent les citoyens des quartiers populaires de Paris qui ont droit à la tranquillité et qui ne peuvent plus contenir leur leur ras-le-bol.

Insupportable, comme l’impuissance de la communauté internationale devant les conflits qui ravagent le Moyen-Orient et plusieurs régions d’Afrique.

Insupportable, comme la paralysie de l’Union européenne qui n’a pas pu contrôler cet afflux aux frontières.

Insupportable, comme l’incapacité de notre Gouvernement et de nos pouvoirs publics à résoudre cette crise, condamnant l’opinion à constater que les campements insalubres ne font que se déplacer sur le territoire.

Face à l’insupportable, il n’y a que trois façons de se comporter.

La première se limite à l’incantation. C’est malheureusement celle qui semble avoir la préférence de  la Ville de Paris  et de ses faux-amis du gouvernement. Tous se renvoient la balle, prononcent de vains discours et de belles paroles, espérant que les problèmes se résoudront par eux-mêmes, se condamnant à agir chaque fois en dernière minute dans la précipitation, sans vision à long terme, et au risque de voir la crise s’amplifier.

La deuxième solution est le rejet. Je combats fermement cette tentation. Elle ne peut mener à rien de bon, à rien de bien, à rien de durable. Surtout, je ne peux accepter que des hommes et des femmes dans la misère, souvent arrivés chez nous au péril de leur vie, se heurtent au mur de l’indifférence et du silence. Mes convictions citoyennes s’y opposent farouchement : notre avenir commun est dans la fraternité, pas dans le conflit, encore moins dans l’exclusion. D’un point de vue plus personnel, en tant que catholique, je suis sensible aux paroles du Pape François qui attire avec sagesse notre attention sur le sort de ces pauvres gens  qui n’ont d’autre ambition que celle, si humaine, d’améliorer leur condition.

La troisième solution, la seule qui vaille à mes yeux, c’est la responsabilité. Et la responsabilité, c’est d’abord de tenir un discours de vérité : oui, il y a une crise grave à résoudre, mais non, le risque immédiat n’est pas une invasion de migrants qui viendraient nous faire la guerre ou prendre notre travail ! La plupart d’entre eux ont vocation à repartir dans leurs pays une fois les conflits éteints, et les autres viendront, comme cela s’est toujours fait dans l’Histoire, enrichir notre pays en contribuant notamment à sa croissance économique.

La responsabilité, c’est surtout celle de l’action.

En m’engageant il y a quelques années en politique j’ai choisi le camp de l’action. L’action qui seule peut apaiser la révolte devant l’injustice. L’action qui soigne, qui guérit, qui construit, qui héberge, qui insère, qui éduque, qui crée…L’action de tous, et d’abord celle des élus, comme celle que je porte à la Région Ile-de-France avec Valérie Pécresse.

L’action, ici et maintenant, doit s’articuler autour de trois axes. La distinction, au sein des migrants, entre ceux qui doivent repartir sans attendre et ceux que nous devons accueillir. La mise à l’abri de ces derniers et le démantèlement des campements de fortune dans Paris comme sur tout le territoire de la République. L’accompagnement, sur le long terme, pour préparer le retour chez eux de certains, et la bonne intégration des autres. Tout le reste n’est que vaine parole que couvriront bientôt les cris de désespoir des uns et d’exaspération des autres.

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply