Confidences sur les assassinats ciblés : Sarkozy lance l'idée d'une "plainte" contre Hollande

Pour Nicolas Sarkozy, les confidences de François Hollande à des journalistes sur les assassinats ciblés commis par la France à l’étranger constituent une « forfaiture ». L’ex-président estime que l’actuel chef de l’Etat « aura à rendre compte de cette violation manifeste du secret défense ».

Nicolas Sarkozy ne rate jamais une occasion d’éreinter François Hollande. Après l’avoir surnommé « Moi je » pendant des mois, l’ex-président de la République s’attaque aujourd’hui au livre issu des confessions de son rival de 2012, Un président ne devrait pas dire ça (Plon). Dans cet ouvrage, le chef de l’Etat révèle aux auteurs, les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qu’il a commandité plusieurs assassinats ciblés d’ennemis de la France à l’étranger. « J’en ai décidé quatre au moins« , déclare François Hollande à propos ce qu’on appelle les opérations « Homo », confiées au service action de la DGSE.

« Pour faire le malin, François Hollande montre à des journalistes avec qui il fait un livre des documents (…) confidentiels-défense« , récapitule Nicolas Sarkozy, invité de Franceinfo ce mercredi 2 novembre. »C’est une forfaiture, il n’y a pas une seule démocratie au monde qui accepterait ça ! », dénonce l’ancien chef de l’Etat.

Si le terme de « forfaiture » a disparu du code pénal en 1994, il désigne communément un acte de trahison commis par une personne chargée d’une mission de service public. Pour autant, Nicolas Sarkozy ne souhaite pas, contrairement au député LR Pierre Lellouche, qu’une procédure de destitution soit aujourd’hui engagée à l’encontre de François Hollande. « Il ne s’agit pas de faire une procédure de destitution. D’ailleurs, le pauvre, ce qu’il en reste…  On va destituer qui, quoi ? » , fait valoir le candidat à la primaire de la droite, qui préférerait plutôt battre Hollande dans les urnes en 2017.

A mots couverts, Nicolas Sarkozy se montre en revanche favorable à ce qu’une procédure judiciaire soit ouverte à la fin du mandat du chef de l’Etat socialiste, aujourd’hui protégé du droit commun par son immunité présidentielle. « Je suis sûr qu’un jour ou l’autre, François Hollande aura à rendre compte de cette violation manifeste du secret défense« , considère l’ex-président de l’UMP, lui-même actuellement mis en examen dans deux affaires. Lequel glisse au passage la marche à suivre : « Vous savez, si c’était moi (qui avait livré ces informations, ndlr), il y aurait déjà eu une association qui aurait été constituée pour déposer plainte et une enquête préliminaire engagée« …

Selon la Constitution, aucune enquête ne peut être ouverte contre le président de la République jusqu’à un mois après la fin de son mandat. François Hollande pourrait donc redevenir un justiciable comme les autres à la mi-juin 2017. Au plus tôt.

« François Hollande aura à rendre compte de cette violation manifeste du secret défense » dit Sarkozy 8h30Aphatie pic.twitter.com/fkBhBA77mX

— franceinfo (@franceinfo) 2 novembre 2016

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