La mort d'un vendeur de poisson lors d'un contrôle de police indigne le Maroc

La mort tragique d’un vendeur de poisson broyé par une benne à ordure, au Maroc, ce vendredi 28 octobre, après que la police a confisqué sa marchandise, a suscité un important mouvement de protestation dans plusieurs villes du pays. « Toutes les défaillances de la part de la police seront sévèrement sanctionnées », a d’ores et déjà assuré le ministre de l’Intérieur marocain pour tenter de calmer la colère des milliers de protestants.

Broyé par une benne à ordure alors qu’il tentait de récupérer sa marchandise. Le sort tragique d’un vendeur de poisson, au Maroc, ce vendredi 28 octobre, après que la police a confisqué son étal, a suscité une forte vague d’indignation dans plusieurs villes du royaume. Si les circonstances de la mort de Mouhcine Fikri, le trentaine, à Al-Hoceima, dans la région du Rif, restent encore à éclaircir, des images filmées à l’aide d’un téléphone portable et diffusées sur internet montrant le jeune homme inanimé, le bras et la tête dépassant du mécanisme de compactage, ont d’ores et déjà traduit toute la violence du drame.

Pour les plusieurs milliers de personnes qui ont aussitôt défilé à Al-Hoceima, aucun doute cependant. Aux cris de « martyr Mouhcine », « criminels, assassins, terroristes », ou encore de « Ecoute makhzen [palais royal], on n’humilie pas le peuple du Rif! », ces dernières ont clairement mis en en cause le comportement des policiers. « Vérité », ont-elles d’ailleurs encore exigé, par milliers, ce dimanche lors des funérailles du vendeur.

Un mouvement de protestation qui s’est rapidement étendu – fait peu ordinaire précise Le Monde, à Casablanca, Marrakech et Rabat, où plus d’un millier de personnes ont manifesté. « Nous sommes tous Mouhcine ! », lisait-on sur les pancartes.

Comment la benne a-t-elle pu se déclencher ?

En déplacement, le roi Mohamed VI a dépêché le ministre de l’intérieur, Mohammed Hassad, sur les lieux du drame, afin de présenter « les condoléances et la compassion » du souverain à la famille. Il a par ailleurs promis d’engager des « poursuites contre tous les agents dont la responsabilité (…) dans l’incident (…) serait établie. » « Toutes les défaillances de la part de la police seront sévèrement sanctionnées par la justice », a quant à lui assuré Mohammed Hassad.

Pour l’heure, a-t-il poursuivi, les autorités ont établi que l’ordre de détruire la marchandise, en l’occurrence de l’espadon actuellement interdit à la pêche, a été donné par le procureur. « Qui a pris la décision de le faire le soir-même, comment la benne a-t-elle pu se déclencher… c’est à toutes ces questions que l’enquête du procureur doit répondre », a ajouté le ministre de l’Intérieur marocain.

Une mort qui n’est pas sans rappeler celle de Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant tunisien, dont la marchandise avait également été confisquée par les autorités, ce qui avait alors conduit le jeune homme de 26 ans à s’immoler par le feu en décembre 2010. A l’époque, ce drame avait déclenché un mouvement de protestation sans précédent, le printemps arabe en Tunisie et la chute de l’ancien dictateur Ben Ali…

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