Airbnb oblige ses utilisateurs à signer une charte contre le racisme

Dès le 1er novembre, les utilisateurs d’Airbnb devront adhérer à une charte contre le racisme, sans quoi ils se verront interdire l’accès à la plateforme collaborative de location.

Détesté par l’hôtellerie, tantôt critiqué pour des dérives mercantiles et racistes, tantôt loué pour sa politique du partage, le service de location collaborative Airbnb a décidé de faire adhérer ses utilisateurs à une charte contre les discriminations. Une réponse au problème récurrent de réactions racistes sur sa plateforme. Loueurs et locataires ont reçu un email les informant de la ligne de la maison, obligeant tout le monde à signer ce texte intitulé “L’engagement de la communauté Airbnb” lors de leur prochaine utilisation du site.

Les utilisateurs s’engageront “à traiter chacun avec respect, sans jugement ou préjugé, et sans distinction de race, religion, origine nationale, ethnicité, handicap, sexe, identité de genre, orientation sexuelle, ou âge.” Un texte qui s’affichera automatiquement au moment de leur connexion au site. S’ils refusent l’accord, réserver ou mettre en location leur deviendra impossible (mais ils pourront tout de même consulter les annonces). 

La décision fait suite à plusieurs actions en ce sens. En début d’année, Airbnb s’est offer les conseils d’Eric Holder, ex-procureur général des Etats-Unis et premier afro-américain à occuper ce poste, pour réorienter sa politique d’inclusion sociale. La plateforme avait également annoncé le 8 septembre travailler à revoir l’importance accordée aux photos des utilisateurs, encore une fois pour lutter contre les préjugés. 

« Être Noir sur Airbnb »

Si Airbnb multiplie ces actions, c’est que petites et grosses histoires commencent à mettre à mal cette vitrine de l’économie alternative. En mai dernier, une jeune Nigériane s’est vu refuser une réservation par un loueur américain, qui lui a répondu : « Je n’aime pas les nègres, je vais donc annuler ta réservation. Trouve un autre endroit pour reposer ta tête de négresse ». Le succès sur Twitter du hashtag #AirbnbWhileBlack (« être Noir sur Airbnb« ), lancé après cette révélation, a amené d’autres victimes de discriminations à se manifester. A l’instar d’une productrice américaine qui rapporte n’avoir pu occuper en 2015 l’appartement qu’elle avait réservé à cause de sa transsexualité, sans qu’Airbnb ne réagisse selon elle malgré son signalement. Une étude de deux chercheurs d’Harvard montre d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, les afro-américains sont particulièrement victimes de discriminations sur la plateforme. 

Afin de conserver l’image d’un esprit « convivial » et « sympathique » qui fait la force de sa marque, Airbnb cherche donc à montrer patte blanche par tous les moyens. Reste à savoir si les utilisateurs racistes non respectueux de la charte seront bel et bien évincés du réseau. Car c’est bien là l’essentiel.

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