Quand il s’agit d’évoquer le président de la République, les prétendants à l’Elysée délaissent désormais les préventions verbales. « Je n’ai pas de respect pour François Hollande », cingle Bruno Le Maire ce lundi 31 octobre sur Europe 1, trois jours après les propos de Manuel Valls sur la « honte » inspirée par le livre-confessions du chef de l’Etat. Comme si une dernière digue avait sauté…
Qui sème le vent récolte… des petites phrases acides. Alors que la polémique sur les multiples confidences de François Hollande à des journalistes du Monde s’étire en longueur, les prétendants à l’Elysée n’en finissent plus d’expliquer à quel point le Président a abîmé la fonction présidentielle. Ce lundi 31 octobre, Bruno Le Maire s’y met à son tour sur Europe 1 en évoquant le Président en des termes particulièrement violents. « Je n’ai pas de respect pour François Hollande« , lâche le candidat à la primaire de la droite.
Ce genre de critique cinglante est rarissime à droite, où la figure du président de la République suscite toujours une certaine révérence. On se contente habituellement d’évoquer « une politique qui va dans le mur », tout au plus « un Président en flagrant délit d’incompétence ». Il y a quelques mois, le même Bruno Le Maire raillait par exemple les arrière-pensées électorales de François Hollande, surnommé « le candidat des petits calculs« . Une critique pas forcément sympathique mais somme toute feutrée.
Mais voilà, le contexte a changé. Désormais, le député de l’Eure considère que le président de la République n’est plus digne d’égards lexicaux. « Il a humilié les Français« , justifie Bruno Le Maire. Et quand l’intervieweur lui fait remarquer que ces propos véhéments pourraient affaiblir la fonction présidentielle, Bruno Le Maire remet une pièce dans la machine à expressions venimeuses : « Il n’a pas besoin de mes critiques pour affaiblir la fonction, il l’a détruite.«
Difficile de ne pas dresser un parallèle entre ces phrases et la sortie récente de Manuel Valls. Vendredi 28 octobre, le Premier ministre a tenu en « off » des propos amers à l’égard du président de la République, pourtant son supérieur hiérachirque direct. Dans un avion le transportant à une réunion publique à Bordeaux, il n’a pas caché aux journalistes présents sa « colère« mais aussi une forme de « honte » des militants PS à la sortie du livre-confessions de Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Un président ne devrait pas dire ça, Stock). Comme si cet ouvrage avait fait sauter une dernière digue dans la relation entre le Président et ses rivaux pour 2017. De quels bords politiques qu’ils soient.
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