Invité à réagir sur iTélé et Bolloré, Eric Ciotti se plaint… du traitement de Sarkozy par le service public !

Interrogé sur l’affaire iTélé et Vincent Bolloré sur les ondes de France Inter ce dimanche midi, Eric Ciotti a préféré s’appesantir sur un service public selon lui dévoyé, coupable à ses yeux de maltraiter son favori pour 2017, Nicolas Sarkozy.

Invité dans le studio de France Inter ce dimanche 29 octobre, Eric Ciotti a pu démontrer le rapport singulier que les Sarkozistes entretiennent avec l’indépendance journalistique. Après un rappel de la situation à iTélé, où les journalistes font grève depuis bientôt deux semaines suite à l’arrivée du mis en examen Jean-Marc Morandini à l’antenne, et plus généralement en réaction aux agissements du nouveau patron Vincent Bolloré, Eric Ciotti devait répondre à une question importante : « À l’heure ou de plus en plus de médias sont aux mains de grands industriels, est-ce qu’une entreprise de presse est une entreprise comme les autres, et est-ce qu’un grand patron peut tout se permettre ? »

iTélé muselée par Vincent Bolloré ? Pas un sujet pour Ciotti« Comme vous je suis attaché à l’indépendance, à la liberté de la presse, commence pompeusement Eric Ciotti, porte-parole de Nicolas Sarkozy dans la primaire de la droite. Non bien sûr : personne ne peut tout se permettre, qu’il soit dans le privé ou qu’il soit dans le public ». Voilà l’auditoire rassuré. Enfin, presque. Car le député des Alpes-Maritimes enchaîne : « Après, il y a des actionnaires privés. Il n’est pas illogique qu’ils veulent (sic) défendre un format, parce que s’ils ont investi dans un média c’est pour avoir une idée de la façon dont ils vont diriger eux-mêmes ce média », expose Eric Ciotti, semblant ainsi défendre la liberté de Vincent Bolloré à faire à peu près ce qu’il veut pour *sa* chaîne. Et ce sera tout, du reste, sur le cas iTélé et Bolloré.

Car Eric Ciotti voit d’autres problématiques bien plus graves quand il s’agit d’évoquer la liberté de la presse. « Il y a d’autres groupes privés qui ont leurs exigences mais (…), je me permets de le dire car on est sur le service public, il faut aussi qu’il y ait une indépendance, une liberté, une objectivité sur le service public ». On commence tout doucement à voir le cheminement du soutien de Nicolas Sarkozy. « Ce n’est pas le cas ? » demande le journaliste Nicolas Demorand, sans réponse du député.

Ce qui menace le journalisme aujourd’hui pour Ciotti, c’est le service publicFâché tout rouge, Eric Ciotti enchaîne sur le seul sujet qui compte dans les rangs sarkozistes quand on évoque les médias : la partialité supposée du service public envers Nicolas Sarkozy, pauvre victime malmenée de reportages en interviews dans les médias publics. Un exemple représentatif : l’enquête d’Envoyé Spécial de France 2 du 29 septembre 2016 sur l’affaire Bygmalion. « Quand je vois qu’il y a eu (…) ce reportage scandaleux sur Bygmalion, scandaleux ! », s’emporte Eric Ciotti. Une enquête « qui ne tenait qu’une version, absolument rien de contradictoire. Il y avait d’ailleurs dans des magazines de presse qui ont fait une enquête sérieuse la semaine d’après des éléments qui ont été occultés. Il n’y a eu qu’une thèse qui a été défendue dans ce reportage à charge contre Nicolas Sarkozy », avance l’élu.

« Quand je vois la place qu’on a donné dans un 20 heures à Patrick Buisson qui fait un livre à charge contre Nicolas Sarkozy, quand je vois que le reportage sur la campagne de la primaire est réalisé par un adversaire notoire de Nicolas Sarkozy [un documentaire de Gérard Miller, NDLR], en prime time, sur le service public, je dis que l’indépendance, oui, vous avez raison, elle doit être faite, mais elle doit être partout », s’indigne le député des Alpes-Maritimes. « L’indépendance » qui consiste à ne rien dire de mal sur Nicolas Sarkozy donc, pas l’autre, celle qui passe son temps à lui chercher injustement des poux dans la tonsure.

« Je dirais peut-être l’indépendance plus encore dans le service public, rajoute Eric Ciotti, parce que le service public il appartient à tous – comprendre, pas seulement aux gauchistes de ce pays. Il est financé par le contribuable, et le contribuable il attend une objectivité et une neutralité totale ». À la question de savoir si une enquête « faite par des journalistes professionnels, ça ne fait pas partie du cahier des charges du service public ? », Eric Ciotti répond oui, à quelques conditions élémentaires : « Si elle est objective et si elle est contradictoire, si elle évoque toutes les thèses et si elles n’occulte pas des éléments très importants qui auraient éclairé les téléspectateurs ».

La dernière couche sur l’indépendance des médias selon la Sarkozie est pour le CSA : « Les conditions dans lesquelles fonctionne le CSA ne sont pas satisfaisantes, explique Ciotti. On sait bien qu’il y a des influences politiques très fortes, et qui sont beaucoup plus fortes que dans aucune période de l’histoire contemporaine ». In fine, les auditeurs ne sauront pas ce que pense le soutien de Nicolas Sarkozy de la mainmise de Vincent Bolloré sur le groupe Canal +, et plus particulièrement sur la situation préoccupante à iTélé. À moins qu’ils n’aient parfaitement compris de quoi il retourne.

 

Powered by WPeMatico

This Post Has 0 Comments

Leave A Reply