Une caissière de 33 ans a été licenciée pour des erreurs de caisse du supermarché O’Marché frais de La Courneuve, alors qu’elle revenait de convalescence après une fausse couche sur son lieu de travail. Elle dénonce un licenciement abusif en lien avec cette fausse couche et des conditions de travail aberrantes.
« Ce jour-là, j’étais debout, je portais des choses très lourdes et je voulais aller très vite car c’était les consignes de la direction. J’ai déposé une pastèque sur la balance et j’ai senti le liquide amniotique couler et des contractions ». Le 8 juin, Ayele, caissière de 33 ans au supermarché O’Marché frais de La Courneuve, a fait une fausse couche sur son lieu de travail et perdu son bébé après 4 mois de grossesse.
Depuis, elle a successivement réintégré le magasin après sa convalescence, en septembre, puis perdu son emploi, en octobre. Officiellement, Ayele, interrogée par France Bleu Paris, a été licenciée par son employeur pour « des erreurs de caisse de 30 euros », commises par-ci par-là à coups de 10 ou 50 centimes depuis un an. Mais elle refuse de croire à cette version. Selon elle, elle a été licenciée car la direction ne voulait pas avoir sa fausse couche sur le dos : « Après l’accident, j’ai reçu une convocation de ma chef. Elle m’a dit qu’elle ne supportait pas les rumeurs qu’elle entendait dans le magasin, comme quoi c’est les conditions de travail qui ont fait que j’avais perdu mon enfant ».
Des conditions de travail aberrantes, dit Ayele. « Il fallait demander l’autorisation de faire pipi. J’étais là, enceinte, je faisais pipi sur moi, c’était inhumain ». La CGT et des associations féministes se sont penchées sur le cas de la jeune femme, et ont organisé une action devant le supermarché, qui a rassemblé 80 personnes ce jeudi 27 octobre « Ce supermarché n’a ouvert que depuis un an et demi, mais nous avons déjà été interpellés par beaucoup de salariés sur leurs conditions de travail, nous confie un responsable l’Union locale de la CGT, qui organisait déjà sa quatrième action contre O’Marché frais. La direction a humilié Ayele, en lui disant qu’elle était trop lente alors qu’elle était enceinte de plusieurs mois, et ses conditions de travail n’ont pas été aménagées. D’autres personnes ayant travaillé dans ce magasin ont confirmé que les employés étaient mis sous pression et étaient en permanence surveillés par la direction via les caméras de sécurité. »
Après de nombreux refus, la direction de l’établissement, qui n’a pas souhaité nous donner son point de vue sur ces accusations, a accepté un rendez-vous avec les syndicats. Les prud’hommes ont été saisis, et une pétition, qui compte 5 227 signatures, a été mise en ligne pour soutenir l’ancienne caissière.
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