Appel du procès Jacqueline Sauvage : bientôt une libération conditionnelle ?

Les juges de la cour d’appel de Paris qui se penchent, ce jeudi 27 octobre, sur la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage, devenue un symbole des violences conjugales, accèderont-ils à la requête de la sexagénaire condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent ?

Une femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, érigée malgré elle en martyre des violences conjugales. La cour d’appel de Paris examine de nouveau, ce jeudi 27 octobre, la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage. La sexagénaire, partiellement graciée par le président François Hollande début 2016 après l’immense vague de soutiens qu’a suscitée son cas dans l’opinion, va une fois encore tenter de convaincre les magistrats. En août, le tribunal d’application des peines (TAP) de Melun, en Seine-et-Marne, avait en effet rejeté sa première demande. En cause notamment, le domicile choisi par Jacqueline Sauvage, situé dans le Loiret, à 12 kilomètres à peine du lieu du meurtre où son environnement, à travers entre autres son comité de soutien, risquait selon les juges de la maintenir dans « une position victimaire »

Cette fois, les soutiens de Jacqueline Sauvage se sont donc fait discrets. Ils ne feront « aucune déclaration à la presse » jusqu’à la décision finale, de manière à « laisser les magistrats prendre leur décision en toute sérénité ». En janvier dernier, des voix s’étaient de fait élevées contre l’intervention du Président. « Si nous sommes dans une condamnation à dix années d’emprisonnement, c’est forcément qu’il y avait des éléments tangibles qui allaient vers une condamnation lourde », avait ainsi déclaré Virginie Duval, présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM), sur Europe 1. Et d’arguer : « La loi ne permet pas de faire justice soi-même. C’est la justice qui doit rendre une décision. » 

Tourner la page

La défense qui avait tenté de plaider la légitime défense à l’audience, bien que Jacqueline Sauvage ait abattu son mari alors que celui-ci se trouvait assis, dos à elle, pointe quant à elle un « véritable acharnement judiciaire ». Leur cliente ayant d’ores et déjà fait « près de trois ans de prison » et ayant présenté « des garanties (…), puisque sa fille est prête à l’accueillir ».

Aller de l’avant. Jacqueline Sauvage, « épuisée », ne demande qu’à tourner la page. Elle ne souhaite pas « s’inscrire dans une association de femmes victimes de violence » et  « ne semble pas vouloir être un symbole de la lutte des violences faites aux femmes », notait d’ailleurs dès le mois d’août le tribunal d’application des peines. En octobre, une permission de sortie de cinq jours a pu lui donner un avant-goût de sa possible remise en liberté. La permission, qui s’est déroulée sans incident, pourrait permettre de convaincre les juges d’accéder à sa demande. Ceux-ci doivent statuer dans un délai d’un mois. Jacqueline Sauvage, qui a tué son mari en 2012 après 47 ans de violences dont des viols répétés commis sur elle et sur ses enfants, est libérable le 28 janvier 2017, soit l’année de ses 70 ans…

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