La tortue Macron marche "dans la durée"

Ce 26 octobre au matin avait lieu au pavillon Gabriel, à deux pas de l’Elysée, une conférence de presse d’Emmanuel Macron et de ses soutiens, pour présenter la prochaine structuration de son mouvement « En marche », pour « l’inscrire dans la durée ». Malgré l’insistance des journalistes, aucune proposition n’a été dévoilée, et l’intéressé préfère attendre avant d’annoncer sa candidature.

Comme à son habitude, Emmanuel Macron marche à son rythme. L’amoureux de littérature n’a pas dit s’il fait sienne la célèbre fable de Jean de la Fontaine, le lièvre et la tortue, mais sur la forme, ça y ressemble fortement. La conférence de presse de ce matin, qui avait lieu au pavillon Gabriel, à deux pas de l’Elysée, était là pour le démontrer une nouvelle fois.

Après ses trois récents meetings, l’occasion était pour lui de présenter la structuration de son mouvement En Marche, qui rassemble aujourd’hui plus de 90 000 membres. Macron explique ainsi qu’il est désormais « structuré pour être au rendez-vous de 2017 » mais aussi pour « l’inscrire dans la durée ». Comprendre : Macron, s’il compte se présenter en 2017, souhaite durablement être présent dans le champ politique. Une perspective qui va amener son rival Manuel Valls à multiplier les cauchemars… Le Premier ministre à qui il adresse d’ailleurs ce petit message ce mercredi : « J’entends les appels à la réconciliation de ceux qui ont parfois jeté l’opprobre.« 

« J’entends les appels à la réconciliation de ceux qui ont parfois jeté l’opprobre »

Concrètement, En Marche dispose désormais de 100 référents départementaux, et de 1500 comités locaux sur tout le territoire. Le député PS du Finistère Richard Ferrand devient le secrétaire général du mouvement. 9 délégués sont également nommés.

Leurs profils sont divers sur un plan politique et d’activité. Trois élus : la sénatrice PS de Paris Bariza Khiari, qui s’était battue contre le projet de déchéance de nationalité, le député PS de la Manche Stéphane Travert, qui s’est opposé à la loi Travail, Caroline Saudemont, maire divers droite d’Arques (Pas de Calais). Trois « entrepreneurs » : Françoise Holder, à la tête du groupe éponyme, propriétaire des boulangeries Paul et des enseignes Ladurée, adhérente au Medef, qui avait imposé à l’organisation patronale une enquête sur la parité et les testings d’embauche, Jean-Marc Borello, PDG du groupe SOS, numéro un français de l’économie sociale et solidaire, Axelle Tessandier, jeune startupeuse. Trois autres issus de la « société civile » : Catherine Barbaroux, présidente de l’Association pour le droit à l’initiative économique, première association de micro-crédit en France, Patrick Toulmet, ex-conseiller régional UDI d’Ile-de-France, Sacha Houlié, avocat et cofondateur des Jeunes avec Macron.

De son côté, Benjamin Griveaux, ancien élu socialiste de Saône-et-Loire, mais surtout directeur de la communication d’Unibail-Rodamco, leader européen des centres commerciaux, et ancien conseiller de Dominique Strauss-Kahn, est confirmé à son poste de porte parole d’En Marche. Mais quand les journalistes pressent de question Emmanuel Macron sur ses futures intentions, et s’il ne compte pas accélérer le mouvement au vu de la panique politique à la tête de l’Etat, ce dernier répond très tranquillement qu’il n’adaptera pas sa stratégie « aux aléas du jour ». Et continue d’en appeler à « un rassemblement large des progressistes ».

De son côté, Ferrand l’admet : « Nous marchons au rythme des marathoniens ». Comme le rappelle La Fontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point.

 

 

 

 

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