« Qu’on apporte des preuves ! », a tempêté le Premier ministre ce mercredi 26 octobre au sujet des révélations d’un livre de journalistes sur des relations troubles entre le secrétaire d’Etat Jean-Marie Le Guen et le Qatar.
« Insupportables« . C’est le qualificatif retenu par Manuel Valls ce mercredi 26 octobre sur France Inter pour évoquer les révélations de l’ouvrage Nos très chers émirs (Michel Lafon), signé des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Dans cette enquête au long cours, les auteurs pointent des relations incestueuses entre certains politiques et le Qatar. Le chef du gouvernement est irrité par les accusations qui touchent Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, qu’il présente comme son « ami ». Dans l’ouvrage, celui-ci est accusé d’avoir sollicité des pots-de-vin auprès de l’émirat. Le Premier ministre balaye ces allégations et affirme que Jean-Marie Le Guen a porté plainte : « Le ministre en question a saisi la justice pour diffamation ou en tout cas, il le fera« . Ce qui n’avait pas été confirmé jusque-là.
Relancé par l’intervieweur Patrick Cohen, Manuel Valls estime que ces révélations sont avant tout une campagne de déstabilisation à son encontre :
« Vous voulez que je vous dise mon sentiment ? Dans le même livre, il est dit que Jean-Marie Le Guen est mon ami. C’est vrai. Et que je suis un ami du Qatar parce que j’y suis allé une fois comme parlementaire et une autre fois comme ministre de l’Intérieur accompagnant le président de la République. Vous voulez qu’on continue comme ça avec ce genre d’accusations, avec ce type d’analyses qui consistent à jeter de la boue sur les gens ?«
Sur ce qui fait le noeud de l’ouvrage, à savoir des relations entre certains politiques français et le Qatar présentées comme à la limite de la corruption, Manuel Valls affirme ne pas être troublé. « Je n’accepte ni versement d’argent, ni relations incestueuses. Mais qu’on apporte des preuves !« , lance le Premier ministre.
Et le chef du gouvernement de se retrancher derrière ses fonctions : « Moi je suis Premier ministre et nous avons une relation avec le Qatar. Elle est parfois questionnée. Nous avons une relation avec les pays du Golfe, les pays sunnites. Vous voulez qu’on rompe les relations, qu’on n’ait plus de relations avec les pays qui comptent dans la région ?«
Nos très chers émirs décrit l’amitié du carnet de chèques entretenue pendant longtemps par le Qatar avec la France… et la tentation, selon ses auteurs, de certaines personnalités politiques françaises d’en profiter. D’après eux, Jean-Marie Le Guen aurait notamment tenté d' »imposer une agence de communication à l’ambassadeur afin de gérer les déclarations de certains hommes politiques« . « Je peux bloquer les questions (au gouvernement) hostiles au Qatar, ou au contraire les alimenter. Mais je n’ai pas à le faire gratuitement« , aurait fait valoir le secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement auprès de diplomates qataris, selon une citation rapportée dans le livre.
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