Malbouffe : les plus pauvres, principales victimes de l'obésité

Les résultats de la dernière grande étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire, parus ce mardi 25 octobre, mettent une nouvelle fois en évidence la corrélation entre pauvreté et obésité. « Un problème sanitaire majeur » qui persiste malgré le plan de lutte contre l’obésité appliqué de 2010 à 2013 en France.

Les inégalités économiques se retrouvent aussi dans nos assiettes. Le constat n’est pas nouveau mais se voit une fois encore confirmé par les résultats de la dernière grande enquête du Bulletin épidémiologique hebdomadaire parue ce mardi 25 octobre. Sur les 29.000 personnes qui ont participé à l’étude, autant d’hommes que de femmes âgés de 30 à 60 ans, il apparaît qu’un Français sur deux est en surpoids et que l’obésité touche toujours durement les plus modestes.

Ainsi, parmi les 15,6 % de femmes obèses observées dans l’échantillon, dont l’indice de masse corporelle (l’IMC), – le rapport entre le poids (en kg) et la taille au carré (en mètre) – apparaît supérieur à 30, près d’un tiers (30%) a un revenu mensuel inférieur à 450 euros. Un taux qui chute à 7% pour les femmes qui ont une rémunération mensuelle d’au moins 4 200 euros. Idem chez les hommes bien que l’écart soit moins important. Sur les 15,8 % d’hommes obèses, 23% gagnent moins de 450 euros par mois contre 9% pour ceux qui touchent plus de 4200 euros.

Parmi les raisons avancées : un accès plus difficile à des produits sains et diversifiés, car plus coûteux, mais également à des équipements sportifs. L’étude précise qu’à ces deux principaux paramètres peuvent s’ajouter d’autres facteurs comme le stress, l’exposition à des polluants ou la prédisposition génétique.

Obésité : les disparités géographiques

Ces résultats, issus d’un programme de recherche lancé en 2012, la « Cohorte constances », piloté par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la Caisse nationale de l’assurance-maladie des travailleurs salariés (Cnamts), ne prennent toutefois pas en compte les agriculteurs, les artisans et les professions libérales, ces derniers ayant leur propre régime d’assurance-maladie.

Ils soulignent néanmoins une donnée importante quant aux disparités géographiques : plus le développement économique d’un département est faible, plus il concentre des personnes en situation d’obésité. Dans le Nord, le taux d’obèses culmine par exemple à 25,6 % contre 12,3 % pour le Rhône selon l’étude qui s’est penchée sur la situation de seize des 101 départements français.

« Ces chiffres montrent que l’obésité reste un problème sanitaire majeur« , explique par conséquent dans le Monde l’un des co-auteur de l’étude, Sébastien Czernichow, professeur de nutrition à l’université Paris-Descartes et chef du service de nutrition de l’Hôpital européen Georges-Pompidou. Malgré le plan de lutte contre l’obésité appliqué en France de 2010 à 2013, et la mise en place de trente-sept centres de santé spécialisés, rappelle le quotidien.

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