Se loger à Paris : beaucoup de loyers encore trop chers malgré l'encadrement

Plus d’un an après la mise en place de l’encadrement des loyers à Paris, un loyer sur quatre reste aujourd’hui encore illégal sur les sites des agences immobilières, et même un loyer sur deux sur les sites de location de particulier à particulier…

Des loyers trop chers, en particulier pour les plus modestes. Telle est aujourd’hui encore la situation dans la capitale selon une étude de l’association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie) publiée ce mardi 25 octobre. Sur les 800 petites annonces examinées, réparties sur les huit sites Internet – pap.fr, leboncoin.fr, seloger.com, orpi.com, foncia.com, fnaim.fr, century21.fr et nexity.fr – 51% des locations proposées sans passer par une agence ne sont en effet toujours pas conformes à l’encadrement des loyers mis en place en août 2015 dans le cadre de la loi Alur, (la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové), contre 25% pour les biens gérés en agence. 

Particulièrement touchées, les petites surfaces, studios meublés ou chambres de service. 46% des annonces de studios en location à Paris affichent ainsi un loyer excessif, « or ce sont principalement les jeunes et étudiants qui en sont locataires, soit un public relativement fragile économiquement », déplore l’association CLCV. Au total, près de quatre loyers sur dix (38%) excèdent le montant maximum applicable, en moyenne de 115,39 euros par mois, poursuit l’association, soit 1.384,68 euros par an pour les locataires concernés, un « préjudice financier important »

Loyers trop chers mais faible risque de sanction

Côté professionnels, bien que les résultats de l’étude soient sensiblement meilleurs qu’en 2015 (le taux de conformité était alors de 70% pour les agences), un loyer sur quatre reste toujours illégal en 2016 sur les sites des agences immobilières. Un pourcentage « trop important », juge la CLCV. Les professionnels « se doivent de refuser, tant d’un point de vue juridique que déontologique, toute demande émanant d’un propriétaire exigeant un loyer qui excède les plafonds applicables », argue-t-elle.

Que risquent les réfractaires ? Pas grand chose notait déjà Les Echos en 2015. « La loi ne prévoit pas de sanction claire et dissuasive », expliquait de fait le quotidien. A cela s’ajoute « la crainte des locataires de se mettre leur propriétaire à dos par une action en justice » ou encore, pour les petites surfaces occupées par les jeunes, le fait que les locations ne soient que temporaires. Les étudiants par exemple, détaillait Les Echos, « ne se donneraient par conséquent pas la peine de passer des années à contester leur loyer en justice puisqu’ils seraient partis avant le jugement »…

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