Belgique : la fronde des Wallons permet de bloquer le traité Ceta

Les Belges francophones empêchent le gouvernement fédéral de donner son feu vert à la signature du traité de libre-échange entre l’UE et le Canada. Même si la Commission européenne espère encore sauver son bébé…

Pour les promoteurs du libre-échange, la mauvaise histoire belge tourne au cauchemar. « Nous ne sommes pas en état de signer le Ceta », a déploré ce lundi 24 octobre le Premier ministre belge Charles Michel. L’Union européenne avait donné à la Belgique jusqu’à lundi soir pour faire connaître sa position sur ce traité commercial négocié depuis des années avec le Canada. « La réponse claire à ce stade, c’est non », a répondu Charles Michel. Sauf revirement-surprise très improbable, la signature du Ceta entre l’UE et le Canada, qui était prévue jeudi à Bruxelles, sera donc reportée à une date indéfinie.

La Belgique était le dernier des 28 Etats membres de l’UE à devoir donner son feu vert à la signature. Mais la fronde des Wallons a tout fait capoter. Les trois parlements francophones – sur les sept que compte la Belgique – se sont en effet opposés au Ceta. Or, leur accord était nécessaire au gouvernement belge pour avaliser à son tour le traité.

Contre les tribunaux d’arbitrage

En première ligne parmi les opposants, le socialiste Paul Magnette, chef du gouvernement de Wallonie, a répété lundi les raisons de la rébellion francophone. « Nous ne voulons pas d’arbitrage privé dans lesquels les multinationales pourraient attaquer les Etats », a-t-il affirmé. « Nous ne voulons pas que ça mette en cause les normes sociales, environnementales, la protection des services publics. » Dans son collimateur, les tribunaux d’arbitrage prévus par le traité, qui pourraient permettre à des multinationales de poursuivre un Etat s’il mène une politique qui viendrait menacer ses intérêts.

Mais le Ceta est-il mort ? Plutôt en réanimation, si l’on en croit la Commission européenne, qui espère bien faire revenir les Wallons sur leur décision dans les semaines à venir, en les rassurant sur les garanties qu’ils réclament. « Il nous faut de la patience », a insisté lundi un porte-parole de la Commission. Et si, après l’enlisement similaire du traité Tafta négocié avec les Etats-Unis, il fallait plutôt s’interroger sur ce qui pousse les peuples européens à se défier du libre-échange tous azimuts ?

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