Interrogé sur Europe 1 ce lundi 24 octobre, Jean-François Copé a tenté d’évaluer le prix d’un pain au chocolat : « Aux alentours de 10 ou 15 centimes d’euros, non ? ». Pas tout à fait…
De nombreux politiques ont un objet fétiche, auquel il sont identifiés pour le meilleur ou pour le pire. Depuis une saillie légendaire en 2012, Jean-François Copé a destin lié avec le pain au chocolat, qu’il décrivait comme « arraché » des mains d’enfants à l’école pendant la période du ramadan. A l’heure du « fact-checking » à tout va et de la chasse aux politiques déconnectés, le candidat à la primaire de la droite devait, depuis quatre ans tout de même, bien s’attendre un jour à une « question pratique » sur la viennoiserie fourrée au cacao. Eh bien elle est arrivée ce lundi 24 octobre sur Europe 1, où le journaliste Thomas Sotto lui a demandé en toute simplicité « combien coûte un pain au chocolat ? »
Sauf que Jean-François Copé n’avait pas potassé son sujet… Il tente d’abord de faire illusion avec un rire nerveux : « Ecoutez, ça me fait plaisir parce que si vous ne m’aviez pas parlé de pain au chocolat, je l’aurais fait moi-même. Non, franchement… Donc je suis très content… » On sent la mécanique cérébrale de l’énarque carburer à toute vitesse pour trouver la parade. Mais ça ne vient pas. Alors, il lui faut avouer :
« Ecoutez, je n’en ai aucune idée de combien coûte un pain au chocolat (…) Ça dépend des tailles, ça dépend des tailles (…), aux alentours de 10 ou 15 centimes d’euros, non ?«
Non.
Thomas Sotto précise qu’un pain au chocolat coûte aujourd’hui au moins 1,10 euros, soit tout de même dix foix plus cher ! A Paris, c’est bien souvent le cas. En fait, au dernier recensement de l’UFC-Que Choisir, qui date déjà de 2013, le prix moyen en France s’établissait déjà à 94 centimes, dans une fourchette variant jusqu’à 1,40 euros. Un peu penaud, l’homme de la droite décomplexée tente une explication : « Ecoutez, je vous avoue que je ne vais pas en acheter très souvent car comme vous pouvez l’imaginer, c’est un peu calorique… ». Sur Twitter, Jean-François Copé rétière cette justification après l’émission : « J’avoue être très soucieux de ma ligne … Donc pour dire vrai j’ai arrêté les « chocolatines » depuis longtemps !« , poste-t-il avec une photo incitant à déguster » 5 fruits et légumes par jour ».
J’avoue être très soucieux de ma ligne … Donc pour dire vrai j’ai arrêté les « chocolatines » depuis longtemps ! #E1Copé pic.twitter.com/4tKZXO8g7c
— Jean-François Copé (@jf_cope) 24 octobre 2016
Sur Europe 1, Jean-François Copé avait déjà tenté une plaisanterie sur les différentes appelations, si polémiques, que les Français donnent à ce délice de boulangerie :
« On me fait souvent la remarque donc j’en profite. Il y a des endroits où ça s’appelle des pains au chocolat, d’autres endroits où ça s’appelle des chocolatines. Pour toute une série de raisons et comme je suis en campagne électorale, je ne voudrais pas que ceux qui habitent dans les régions à chocolatine pensent que je les ai oubliés.«
Une difficulté avec l’échelle des prix qui pourrait livrer une nouvelle grille de lecture de l’affaire Bygmalion… Car si un pain au chocolat coûte dix centimes d’euros, les pâtes aux truffes doivent se situer aux alentours de cinq euros le kilo, non ?
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