A iTélé, des journalistes déménagés en douce et une enseigne qui se casse la figure

En grève depuis une semaine après l’arrivée sur la chaîne de l’animateur Jean-Marc Morandini, les salariés d’iTélé ont fait face ce samedi 22 octobre à un déménagement qui a tourné au fiasco. Les affaires personnelles de certains salariés ont même été jetées à la poubelle !

Nouvel affront pour les salariés d’iTélé. Il y a une semaine, c’est l’arrivée sur la chaîne de l’animateur Jean-Marc Morandini, mis en examen pour “corruption de mineurs” et “corruption de mineurs aggravée”, qui provoquait leur ire. Et alors que 85% de la rédaction est en grève, les journalistes ont réalisé ce samedi 22 octobre qu’une partie de leurs bureaux était en train d’être déménagée pour faire place à la rédaction du journal gratuit Direct Matin, énième propriété de Vincent Bolloré. Une opération qui est très mal passée auprès des salariés…

« Faire ça en pleine grève, on le vit comme une provocation », a déclaré à l’AFP une journaliste, scandalisée que ce déménagement ait lieu alors que « le CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) n’a pas rendu d’avis ». « C’est fait à la va-vite, c’est consternant », a-t-elle dénoncé. Indigné, un autre salarié a déclaré à l’agence de presse que « des affaires de salariés avaient été mises à la poubelle » lors du déménagement. Des photos ont été postées sur le compte Twitter créé par les grévistes.

Des effets personnels des salariés sont mis à la poubelle.
Les journalistes grévistes sur place tentent de récupérer un maximum de choses. pic.twitter.com/2TV7jA5QtB

— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016

Ce que nous avons pu récupérer#jesoutiensITELE pic.twitter.com/jNgD7wSfi6

— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016

Reconnaissant que le déménagement avait démarré « trop tôt », la direction a affirmé que les déménageurs « n’avaient pas eu l’instruction de mettre les affaires de qui que ce soit à la poubelle », et qu’ils « s’étaient trompés », ajoutant :

« Les gens qui vont bouger seront informés à partir de lundi, il y a eu un incident ce week-end concernant les affaires de six ou sept personnes, lié au démarrage un peu précipité de l’opération de déménagement. »

“News factory”

Autre surprise du chef, la découverte d’une nouvelle enseigne sur la façade du siège de la chaîne, écrite en lettre capitale : “NEWS FACTORY”, nom que souhaite donner Vincent Bolloré au pôle info de son groupe. Comble de l’ironie, l’installation a dû être retirée après le décrochage accidentel des lettres, un « incident regrettable », lié à une « erreur de fixation de la part du prestataire », a déclaré la direction. Ou bien un présage…

 

17h51.
La « news factory » à terre. #jesoutiensITELE pic.twitter.com/nMa9u3f0rR

— iGREVE (@greve_i) 22 octobre 2016

Pour l’heure, la grève à iTélé a été reconduite jusqu’à ce lundi 24 octobre à 11h30, jour où doit se tenir une nouvelle assemblée générale pour décider de la poursuite ou non du mouvement. Pour sortir du blocage, les salariés ont réclamé ce vendredi au gouvernement la nomination d’un médiateur. Le même jour, Audrey Azoulay, ministre de la Culture, affirmait son soutien aux grévistes, prenant position contre une « trumpisation » de l’information. Les événements de ce samedi viennent brouiller davantage une issue incertaine et promettent de ne pas apaiser le conflit.

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