Daech : la chute, et l'après…

En tombant, Daech fera tout pour se présenter en martyr de l’impérialisme. Et cette martyrologie alimentera les menaces de demain…

La fin du «califat daéchien» est en marche. Elle sera lente comme une agonie et sale comme une vraie guerre. Une guerre que nous n’avons pas déclarée, mais qu’il faut bien mener pour espérer vivre en paix. Le fanatisme ne va pas disparaître, mais son drapeau noir vacille. Sa capacité à renaître de ses cendres dépend du regard que nous allons porter sur la chute de la première organisation terroriste à avoir proclamé le califat.

Daech a annexé la ville de Mossoul par la ruse. Il occupe ses territoires et traite ses habitants dans la plus pure tradition colonialiste et esclavagiste. Pourtant, en tombant, il fera tout pour se présenter en martyr de l’impérialisme… Et cette martyrologie alimentera les menaces de demain. D’où l’importance de ne pas raconter n’importe quoi, juste par esprit autoflagellateur, sur ces batailles en cours et la tournure dramatique qu’elles prendront forcément.

A peine quelques heures après le début de l’offensive, des spécialistes du djihadisme, parfois vrais relais de Daech, tweetaient déjà frénétiquement. L’un d’eux relativise la perte de Dabiq. Ce ne serait pas si grave ! C’est pourtant le «califat» qui en a fait sa ville symbole, au point de lui donner le nom de son magazine de propagande, désormais associé à une défaite et non plus à une victoire. En 1516, à Dabiq, les Ottomans ont battu les Mamelouks et pris leur envol. Le nouveau «califat» a convaincu ses fanatiques qu’il remporterait lui aussi sa victoire finale à Dabiq, au nord d’Alep, avant de s’élancer au-delà du Bosphore et de déployer son empire.

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