La désertification commerciale des centres-villes, dans les petites et moyennes communes françaises, n’a cessé de s’aggraver ces dernières années, révèle ce jeudi un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD). La situation est « alarmante », jugent-ils.
Rideaux baissés, locaux à louer, à vendre ou en liquidation… La situation des locaux commerciaux dans les centres-villes des petites et moyennes agglomérations n’a cessé de s’aggraver en France ces dernières années. Selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), dont les conclusions ont été rendues publiques par Le Monde ce jeudi 20 octobre, l’état des lieux se révèle même « alarmant. »
Le taux de vacance moyen, explique le journal, qui mesure la part des locaux commerciaux ne trouvant pas preneur à la location, est ainsi passé de 6,1% en 2001 à 10,4 % en 2015 pour les presque 200 centres-villes répertoriés. Autrement dit, le seuil atteint relève d’une dévitalisation « structurelle », ancrée, profonde.
Particulièrement touchées, les communes de moins de 100.000 habitants. Parmi elles, la ville de Béziers, dans l’Hérault, enregistre une vacance commerciale de 24,4 % en 2015 (contre 9,7 % en 2001), soit le taux le plus important constaté dans l’Hexagone. Une situation qui s’inscrit dans un contexte plus large de déclin économique, les villes citées partageant toutes des caractéristiques communes : taux de chômage élevé, baisse du nombre d’habitants, fiscalité plus élevée que la moyenne…
« Ces communes perdent, en général plus souvent que les autres, des équipements, réduisant notamment leur offre de soins, de loisirs ou le nombre de structures éducatives », indique le rapport. A cela s’ajoute l’émergence d’offres concurrentielles, à l’instar des grandes surfaces. « La création d’une grande surface supplémentaire pour 10 .00 habitants accroît le risque de sortie d’un petit commerce de proximité deux ans après », renchérit le rapport.
Pour remédier à cette désertification, outre une poignée d’actions très techniques, l’IGF et le CGEDD recommandent une meilleure prise en charge du problème par les élus. « Si le commerce est d’abord l’affaire des commerçants, il revient aux élus, responsables de la ville et de l’intercommunalité, d’engager et de mettre en œuvre une stratégie globale adaptée à la situation de leur territoire », concluent-ils. Le gouvernement a lui annoncé, par la voix de la secrétaire d’État au commerce, Martine Pinville, le déblocage d’une enveloppe de 1 million d’euros pour « financer dès que possible les stratégies de développement urbain, les nouveaux partenariats entre les acteurs publics et privés, et le développement du management de centre-ville… »
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