Les eurodéputés Yannick Jadot et Michèle Rivasi sont arrivés ce mercredi en tête du premier tour de la primaire EELV, éliminant Karima Delli et Cécile Duflot. La députée de Paris était pourtant la figure la plus connue des quatre candidats, et encore les sondages ne la créditaient-ils à ce stade que de 2 à 3% d’intentions de vote…
Après la vacance de monsieur Hulot, l’échouage de madame Duflot. Dès le premier tour de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), les votants (7.000 adhérents + environ 10.000 personnes qui ont payé 5 euros pour participer) ont éliminé la figure la plus connue du quatuor de candidat(e)s : Cécile Duflot. Ont été qualifiés pour le second tour, selon les résultats dévoilés ce mercredi 19 octobre du vote par correspondance, les eurodéputés Yannick Jadot et Michèle Rivasi (Karima Delli est aussi éliminée).
Dans une réaction publiée sur sa page Facebook, la députée de Paris s’est dite « déçue » d’avoir perdu, assurant qu’elle sera « de tous les combats pour l’écologie » et qu’elle soutiendra celle ou celui qui sera désigné mais sans donner de consigne de vote.
Les écolos auraient-ils contracté une phobie des candidats médiatiques ? Avant cette primaire, la députée de Paris était en effet la seule des postulants suffisamment connue du grand public – et la seule pouvant se prévaloir d’une expérience ministérielle – pour être testée par les instituts de sondages. Et encore ceux-ci ne la créditaient-ils à ce stade que de 2 à 3% d’intentions de vote. De la même manière, en 2011, les militants avaient sèchement éliminé Nicolas Hulot (41%), cette fois au second tour de leur primaire, alors qu’il apparaissait nettement comme le candidat au plus fort potentiel électoral pour la présidentielle. Finalement, la candidate qu’ils avaient désignée, Eva Joly, avait réalisé 2,3% au premier tour de celle-ci, au terme d’une campagne médiatiquement laborieuse.
Cette année, avant de mettre fin à l’aventure Duflot, les Verts avaient fait fuir Nicolas Hulot, qui était de nouveau crédité des meilleures intentions de vote : 9 à 11%. Le 5 juillet, l’ex-animateur d’Ushuaïa, qui paraissait pourtant avoir digéré son amère expérience de 2011, avait annoncé à la surprise générale son retrait de la course avant même son top départ, expliquant qu’il ne pouvait pas « endosser l’habit de l’homme providentiel et présidentiel », ne se sentant « ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour cela ». En septembre, il avait précisé les raisons de son retrait, confessant s’être senti « seul pour monter au créneau » et estimant qu’il lui aurait fallu un an de plus pour « transformer une aventure individuelle en une aventure collective » avec la délicate famille écolo.
Fine connaisseuse, contrairement à Nicolas Hulot, des rouages de cette machine qu’elle a dirigée de 2006 à 2012, Cécile Duflot avait anticipé les affres de la primaire avant même d’officialiser sa candidature, l’été dernier. Dans un long mail adressé à ses camarades écologistes – où elle évoquait au sujet d’EELV « ce collectif auquel je tiens mais dont parfois l’intégration de contraintes infinies et l’incapacité à gérer ses propres contradictions, au mieux le paralyse, au pire le ridiculise » -, elle avait ainsi prévenu qu’elle ne comptait pas subir le même sort que Nicolas Hulot en 2011 : « Il est évident que je refuserai d’être le punching-ball d’une nouvelle mécanique infernale« . La voici mise KO dès le premier round.
Une récidive qui devrait inciter la direction du parti à sonder les votants sur la seule question qui vaille depuis cinq ans : souhaitent-ils vraiment participer à l’élection présidentielle ? Alors qu’au cours du deuxième débat télévisé entre les candidats à la primaire, Cécile Duflot avait affirmé vouloir se placer en situation de devenir la première « présidente écologiste », Yannick Jadot, avait quant à lui assumé ne « pas croire qu’il y aura un président écologiste en 2017 ». Définitivement en phase avec les sympathisants d’EELV…
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