L’application de la loi Macron d’août 2015 prévoyant notamment l’ouverture des magasins le dimanche dans les douze nouvelles « zones touristiques internationales » (ZTI) de la capitale, reste aujourd’hui encore rejetée. Les syndicats du Printemps Haussmann, grand magasin parisien, en ont donné un nouvel exemple ce mardi 18 octobre. Ils refusent, annoncent-ils, de travailler dans les conditions qui leur sont proposées par la direction…
Travailler le dimanche, pour les syndicats du Printemps Haussmann, c’est non, font savoir ces derniers à l’AFP ce mercredi 18 octobre. Non pour la CGT, première force syndicale du grand magasin parisien (35% de salariés). Non également pour la CFE-CGC, troisième force, qui ne signera pas non plus le texte « en l’état« , a expliqué Jacques Biancotto, président de la fédération commerce et services.
Les responsables du groupe de luxe situé sur le très commerçant boulevard Haussmann, dans le IXe arrondissement de la capitale, avaient entamé des négociations en juin dernier afin d’ouvrir leurs portes, à partir de 2017, tous les dimanches comme le prévoit la loi Macron promulguée en août 2015. Grâce à la création de zones touristiques internationales (ZTI), douze au total à Paris, ladite loi donne en effet la possibilité aux commerces de plus de onze salariés situés dans ce périmètre de travailler le dimanche, à condition toutefois qu’un accord soit conclu avec les organisations syndicales qui représentent au moins 30 % du personnel.
Or, au Printemps Haussmann, les discussions qui ont pris fin au début du mois d’octobre, n’ont pas encore permis d’aboutir à un accord. Elles portaient notamment sur les compensations salariales accordées aux travailleurs du dimanche, classés en deux catégories, les travailleurs « occasionnels » (moins de 12 dimanches par an) et les « habituels » (plus de 12 dimanches).
Pour les premiers, explique l’AFP, salariés du magasin, la direction proposait de payer double ces journées de travail dominical et d’accorder six jours de repos compensateur au maximum. Pour les seconds, la majoration de 100% des douze premiers dimanches travaillés, (payés double donc) passerait à 50% à partir du 13e dimanche sans que soit proposé aucun repos compensateur. Des conditions par conséquent rejetées par les syndicats auxquels les responsables du groupe ont fait miroiter la création de dizaines et de dizaines d’emplois, près de 150.
Leurs voisins, les Galeries Lafayette, autre grand temple de la consommation à Paris, dont sont notamment friands les touristes chinois, ont quant à eux trouvé un accord sur le travail dominical au mois de mai, peu après le BHV Marais, enseigne du même groupe.
3.000 magasins devraient pouvoir ouvrir à l’avenir le dimanche contre 400 auparavant. Une mesure censée créer 8.000 emplois qui a suscité une vague de contestations, dans la rue voire même parmi les instances dirigeantes de la capitale. Parmi elles, la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a publiquement regretté ne pas avoir été « entendue » par l’ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron…
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