Alors qu’elle accompagnait un journaliste à Calais dans le cadre d’un reportage, une interprète aurait été agressée dans la nuit par trois Afghans et violée par l’un d’entre eux. Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête, tandis que le tribunal administratif de Lille a donné son feu vert pour le démantèlement du site.
Dans la « jungle » de Calais, l’horreur s’ajoute à la misère. Dans la nuit de ce lundi à ce mardi 18 octobre, une traductrice de 38 ans a été violée à deux pas du campement de migrants. Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, l’agression aurait « a priori » été commise par l’un d’entre eux. L’interprète se trouvait aux abords du bidonville calaisien pour assister un journaliste missionné par France 5. Sa maîtrise du pachtoune et ses origines afghanes devaient l’aider pour la réalisation d’un reportage consacré aux mineurs isolés. Après son agression, la femme est allée déposer plainte au commissariat le plus proche, avant de se rendre au centre hospitalier de Calais.
Selon le récit de la victime qui a été rapporté par le procureur de Boulogne-sur-Mer, Pascal Marconville, les faits se seraient déroulés peu après deux heures du matin. Le journaliste et l’interprète devaient rencontrer des migrants séjournant dans la « jungle » pour les interroger. C’est en s’approchant du bidonville qu’ils auraient été brutalement alpagués par trois Afghans. Les migrants auraient d’abord tenté de dérober le matériel de tournage du journaliste, avant que l’un d’entre eux ne menace la femme d’un couteau et ne lui impose un rapport sexuel. Pendant ce temps, les deux comparses se seraient assurés que le journaliste reste à distance en le menaçant avec une arme blanche. Une fois leur méfait commis, les trois hommes auraient pris la fuite et, à cette heure, courent toujours.
Les faits relatés par la traductrice dans sa plainte ont très rapidement été confirmés par le procureur de Boulogne-sur-Mer. « Le viol est avéré, explique-t-il à La Voix du Nord. La victime a été examinée par un médecin légiste, qui confirme le viol. Des prélèvements ont été réalisés afin de tenter de déterminer le profil génétique de l’auteur. » Le parquet a également précisé qu’une enquête avait été ouverte et que celle-ci avait été confiée à la police judiciaire de Coquelles.
Le 26 septembre dernier, François Hollande s’était rendu à Calais. Face aux nombreuses crispations entourant la « jungle », le président de la République avait annoncé qu’il procèderait au « démantèlement complet du campement d’ici la fin de l’année ». « Nous avons pu penser que la crise migratoire s’apaiserait, disait-il, et que cela nous permettrait de traiter dans le temps la question du campement. Cela n’est plus le cas. »
Un démantèlement qui devrait survenir rapidement. Alors qu’une dizaine d’associations avaient formé un recours contre le processus lancé par le gouvernement, le tribunal administratif de Lille les a débouté ce mardi 18 octobre. « Le principe même du démantèlement du site de Calais ne méconnaît pas le principe de prohibition des traitements inhumains et dégradants, peut-on lire dans la décision. Il vise, au contraire, à faire cesser de tels traitements. » Une décision dont s’est aussitôt félicité Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, lequel affirme dans un communiqué être déterminé à démanteler le bidonville « dans les meilleurs délais et avant la période hivernale ».
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