Nicolas Sarkozy a critiqué ce mardi 17 octobre la publication des lettres d’amour de François Mitterrand par Anne Pingeot. « Je n’aime pas cette espèce d’impudeur », a-t-il déclaré sur France Inter. Oubliant sans doute qu’il est un grand expert en la matière…
Nicolas Sarkozy a un avis sur tout… même sur les lettres de François Mitterrand publiées par Anne Pingeot ! Et il n’en pense pas du bien. « Je n’aime pas cette transparence, cette espèce d’impudeur qui consiste à tout balancer. Je n’aime pas ça, je trouve ça gênant« , a tranché l’ex-Président sur France Inter, ce mardi 17 octobre. Tout balancer ? Vingt ans après la mort du chef de l’Etat socialiste, son grand amour clandestin Anne Pingeot a accepté de confier à l’éditeur Gallimard les lettres que François Mitterrand lui a écrites pendant plus de trente ans. Dans Lettres à Anne 1962-1995, l’ouvrage qui vient d’être publié, les déclarations sentimentales se mêlent à la conquête politique et à l’histoire de la cinquième République.
Interrogée sur France Culture, Anne Pingeot, qui ne s’est jamais exprimée dans les médias tout au long de sa vie, a elle-même semblé douté de l’opportunité de publier les centaines de lettres de François Mitterrand. « Je ne sais pas si j’ai bien fait« , a-t-elle reconnu dimanche 16 octobre. À 73 ans, Anne Pingeot tenait cependant à ce que les lettres soient publiées de son vivant, « de crainte que ça ne soit pas fait correctement » à sa mort.
La question se pose, donc. Nicolas Sarkozy est-il pour autant le mieux placé pour critiquer cette initiative ? Probablement pas. Tout au long de sa carrière politique, l’ex-chef de l’Etat n’a cessé de mettre en scène son couple. Que ce soit avec « Cécilia » ou « Carla », il s’est affiché à de multiples reprises en couvertures de magazines tels que Paris Match ou VSD. Ce qu’une simple recherche sur un moteur de recherche permet de constater. Il n’a de surcroît jamais rechigné à évoquer sa situation sentimentale. En 2005, celui qui était alors président de l’UMP évoquait ses déboires conjugaux avec Cécilia Sarkozy sur France 3. « Comme des millions de famiilles, la mienne a connu des difficultés. Nous sommes en train de les surmonter« , expliquait Nicolas Sarkozy avant d’ajouter : « Cécilia compte beaucoup pour moi. » Au début du mois d’octobre, l’ex-chef de l’Etat a raconté son coup de foudre pour Carla Bruni dans l’émission de M6 Ambition intime, en 2007 :
« Carla, c’est un soleil. Il ne m’a pas fallu trop de temps pour comprendre. C’est tellement mieux d’être amoureux. C’est le hasard, c’est la rencontre, c’est la magie. On a eu beaucoup de chance de ce point de vue-là. (…) Vous pensez que l’amour est une chose raisonnée ? Quand on aime une femme, on ne lui impose pas le statut de maîtresse. »
Quand les journalistes de France Inter lui rappellent son affirmation lunaire de 2008 – « Avec Carla, c’est du sérieux« – en pleine… conférence de presse présidentielle, Nicolas Sarkozy se justifie en cherchant ses mots : « Je n’ai pas voulu, peut-être que les femmes qui nous écoutent le comprendront… Une femme qu’on aime, on ne la traite pas comme une maîtresse. » Dans une assertion un brin paternaliste, l’ex-Président explique avoir voulu donner un « statut » à Carla Bruni : « J’ai peut-être été maladroit mais je vais vous dire quelque chose : une femme qu’on aime, on la protège.«
Puis Nicolas Sarkozy décide de s’attaquer – à mots couverts – à François Hollande et ses photos en scooter : « Je n’ai pas voulu de photos glauques partant d’un domicile et parlant de la maîtresse du président de la République« . L’ex-Président dresse donc un parallèle entre les deux présidents socialistes qui représentent selon lui une gauche bien peu exemplaire avec les femmes. Nicolas Sarkozy conclut assez fièrement : « Quand je m’ausculte, je m’inquiète, quand je me compare, je me rassure« . Tout aussi fier, Nicolas Sarkozy avait cru bon de fanfaronner dans Ambition Intime sur ses rapports avec les femmes : « J’ai un bilan énorme« . Vous avez dit gênant ?
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