Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs centaines de policiers se sont rassemblés à Paris, sur les Champs-Elysées, lors d’une manifestation sauvage pour interpeller « une hiérarchie carriériste, des élites syndicales enlisées dans leurs conflits et une justice complètement désintéressée » par leur sort. Un mouvement en réaction à l’agression de quatre de leurs collègues, le 8 octobre dernier à Viry-Châtillon.
Des policiers « à bout ». Dans la nuit de ce lundi 17 octobre, plusieurs centaines de policiers (500 selon les manifestants) se sont rassemblés d’abord devant l’hôpital Saint-Louis, dans le Xe arrondissement de Paris vers 23 heures, puis se sont dirigés vers les Champs-Elysées. En tenue civile, dans des véhicules banalisés ou siglés police et gyrophares allumés, ils ont remonté la grande avenue puis on roulé pendant une trentaine de minutes autour de l’Arc de Triomphe. Une manifestation inédite, puisqu’organisée en dehors de tout cadre syndical.
« On ne peut pas passer par les organisations syndicales pour ça, ils passent trop de temps à se tirer la bourre, à se battre les uns les autres (…) On ne peut pas s’exprimer par leur biais, témoigne un policier présent lors de cette manifestation au collectif de vidéastes et photographes Taranis news. De mobiliser sans passer par les organisations syndicales, ça doit être l’une des premières fois ».
« On en a marre que ça n’aille pas vite »Dix jours après l’attaque de Viry-Châtillon (Essonne) – quatre policiers avaient été blessés dont deux gravement -, les fonctionnaires des forces de l’ordre ont voulu marquer le coup, « une réaction face à l’absence de réponse réelle de l’Etat. On en a marre que ça n’aille pas vite », confie une source policière à l’AFP. En début de manifestation, ils se sont donc réunis devant l’hôpital dans lequel leur collègue, victime de l’attaque au cocktail molotov le 8 octobre, est toujours soigné.
Cet adjoint de sécurité de 28 ans, brûlé très grièvement aux mains et au visage, a été plongé dans un coma artificiel. Son pronostic vital est « toujours engagé » même si, d’après le témoignage d’un policier, les médecins « devraient essayer de la sortir progressivement de son coma artificiel ».
C’est un SMS envoyé par des flics de l’Essonne, relayé par de nombreux policiers en Ile-de-France, qui serait à l’origine du mouvement. « Suite à un énième événement tragique à Viry-Châtillon, le 8 octobre, l’actualité nous rappelle une fois de plus que nous sommes des cibles (…). Face à une hiérarchie carriériste, des élites syndicales enlisées dans leurs conflits, et une justice complètement désintéressée par notre sort, nous devons nous souder. Entre bleus », peut-on y lire selon l’AFP.
Le 11 octobre, des centaines de policiers, partout en France, s’étaient déjà rassemblés devant les commissariats pour exprimer leur solidarité avec leurs collègues attaqués et pour réclamer plus de moyens et plus de fermeté. A Taranis news, un policier précise : « Ce qu’on n’accepte pas, c’est qu’on soit mis en danger sur la voie public, on est en danger, c’est dangereux d’être flic ».
Selon la loi, les organisateurs de cette manifestation sauvage risquent une condamnation à 6 mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments