Le "Zapping" sur France 2 : le PAF continue de récupérer les miettes de Canal +

Après avoir été supprimé des grilles de Canal + par Vincent Bolloré, le « Zapping » va faire son grand retour sur France 2. Une délocalisation qui succède à l’exode des principaux animateurs de la chaîne, mettant un peu plus à mal « l’esprit Canal ».

La télévision retrouvera bientôt son condensé quotidien. Barré des grilles de Canal + par Vincent Bolloré, le patron de la chaîne, le « Zapping » s’apprête à revenir à l’antenne sur France 2. Une information qui avait circulé durant le week-end et qui a été confirmée ce lundi 17 octobre à l’AFP. La marque « Zapping » appartenant toujours à Canal +, l’émission débarquera sur le service public avec un nouveau nom. Patrick Menais, son réalisateur historique, restera à la tête de cette nouvelle mouture.

Depuis ses débuts en 1989, le « Zapping » écrémait le flux continu de la télévision pour en extraire les images les plus frappantes. Fort d’un montage savamment travaillé, le programme parvenait à offrir en quelques minutes un regard mordant sur l’actualité et les tribulations de l’époque. En 27 ans d’existence, le format est parvenu à atteindre le statut d’émission culte. Un programme qui portait plus que tout autre l’estampe de Canal + et qui s’apprête donc à passer sous le giron de la concurrence.

Un exode des animateurs

Auparavant, une autre émission phare de la chaîne s’était fait la malle. Le « Petit journal » de Yann Barthès a préféré de son côté déménager dans les studios de TMC. Rebaptisée « Quotidien » – la marque « Petit Journal » appartient aussi à la chaîne cryptée –, l’émission reprend peu ou prou la même mécanique et le même ton. Un départ très préjudiciable pour Canal + car, depuis 2014, c’était devenu le programme non crypté de la chaîne le plus regardé. On se souvient également de la volonté affichée par Vincent Bolloré de supprimer les « Guignols de l’info », autre programme emblématique de la chaîne. Ce n’est qu’au prix d’une forte mobilisation sur les réseaux sociaux et d’un passage en crypté que l’émission avait été maintenue. Plusieurs auteurs avait alors été virés pour que les sketches soient plus en phase avec les attentes de la nouvelle direction…

Au-delà du « Zapping » et du « Petit journal », de nombreux animateurs du groupe Canal ont quitté le navire conduit par Bolloré. Bruce Toussaint est parti animer l’émission « C dans l’air », sur France 5. Grégoire Margotton, la voix des plus belles affiches de Ligue 1, a atterri sur TF1 pour commenter les matches de l’équipe de France de football. Ophélie Meunier, qui a présenté est également partie pour assurer la présentation de « Zone interdite »sur M6. Une jeune pousse de Canal +, à l’instar de Thomas Thouroude, qui lui a été débauché par France 2 pour la présentation de « Actuality ». Maïtena Biraben et Ali Baddou, deux autres figures marquantes de la chaîne, ont aussi été débarqués durant l’été. Ceux-là n’ont toujours pas trouvé de nouveau point de chute…

Vincent Bolloré plus que jamais contesté

La direction de Canal+ a donc dû remplacer tous ces visages familiers par de nouvelles têtes. Et Vincent Bolloré a fait le choix de promouvoir plusieurs éléments en interne. Ainsi, Cyrille Eldin a pris la succession de Yann Barthès alors qu’auparavant, il n’intervenait que de manière sporadique dans le « Petit journal ». Victor Robert est désormais à la tête du « Grand journal », lui qui l’année passée se contentait d’y présenter un bref JT. Isabelle Ithurburu, quant à elle, a pris la suite du « Tube » alors qu’elle présentait jusque-là des émissions consacrées au rugby.

Depuis que Vincent Bolloré a pris les rênes de Canal+, ils sont donc très nombreux à être allés voir si l’herbe du PAF n’était pas plus verte ailleurs. Un constat que déplore Stéphane Guillon, l’humoriste qui officie sur C8, autre chaîne du groupe Canal. « Je suis triste de voir ce qu’est devenu Canal+, expliquait-il le 10 octobre dernier sur France 5. Je suis triste parce que je dois tout à cette chaîne. (…) Ça n’est pas parce que vous achetez quelque chose que vous pouvez faire n’importe quoi avec. Il faut être redevable de l’histoire d’une chaîne, de sa culture. Que Bolloré ait débarqué à Canal +, ça me désole. Et je pense ne pas être le seul à être désolé. » Guillon ne pensait pas si bien dire : ce lundi 17 octobre, les journalistes d’iTélé ont annoncé qu’ils se mettaient en grève pour s’opposer à l’arrivée de Jean-Marc Morandini sur leur chaîne. Une arrivée décidée par… Vincent Bolloré.

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