Le futur centre pour SDF du 16e arrondissement de Paris visé par une tentative d'incendie

Le centre d’hébergement pour SDF qui doit voir le jour début novembre dans le 16e arrondissement parisien a été visé par un incendie volontaire dans la nuit de dimanche à lundi. Il n’a causé que des dégâts mineurs jusqu’à l’arrivée des secours.

Difficile de croire que le lieu a été choisi par hasard. Le futur centre d’hébergement d’urgence pour SDF du 16e arrondissement parisien, qui faisait l’objet d’un bras de fer entre la mairie de Paris et certains riverains emmenés par le maire LR de l’arrondissement, Claude Goasguen, a été la cible d’un incendie volontaire dans la nuit de dimanche à lundi, aux alentours de 5h du matin. Les secours, parvenus à contenir l’incendie, qui n’a causé que des dégâts relativement mineurs, auraient retrouvé à l’intérieur des locaux une bouteille de verre et du liquide inflammable. Une enquête a été ouverte pour « dégradation volontaire par incendie », une plainte déposée et la mairie de Paris s’est constituée partie civile. Le ou les auteurs et leurs motivations sont pour l’heure totalement inconnus.

Dans un communiqué, la maire de Paris Anne Hidalgo a réagi en indiquant que « ces actes lâches n’entament en rien [sa] détermination et celle de [son] équipe à renforcer l’aide aux sans-abris à Paris. Nous allons continuer à développer des réponses à la fois solidaires, innovantes et partagées en faveur des personnes en situation de rue ».

Adjoint communiste à la mairie de Paris chargé du logement et de l’hébergement d’urgence, Ian Brossat a quant à lui dénoncé sur Twitter un « acte indigne » :

Un début d’incendie ce matin à 5h sur le centre d’hébergement du 16e. Honte à ceux qui se sont livrés à cet acte indigne.

— Ian Brossat (@IanBrossat) October 17, 2016

« Essayez de ne pas vous faire repérer »

Construit pour pouvoir accueillir 200 personnes sans abris (des individus isolés comme des familles), le centre a été l’objet de vives polémiques ces derniers mois. 40 000 riverains opposés à sa construction, qui évoquaient à tort un futur « centre d’accueil pour les migrants », avaient notamment signé en mars dernier une pétition visant à l’interdire. Une demande déboutée par le tribunal administratif le mois suivant.

Parmi les plus virulents opposants au projet porté par Anne Hidalgo, le maire LR du 16e arrondissement, Claude Goasguen, s’était fait remarquer en février dernier par ses provocations, pouvant passer pour un encouragement à des actes malveillants. Lors d’une réunion publique à propos du futur centre d’hébergement, il avait ainsi déclaré : « Qu’est-ce que vous voulez, qu’on dynamite la piscine d’Auteuil (située à proximité du futur centre d’hébergement, ndlr)? Si vous savez le faire, ne vous gênez pas, mais essayez de ne pas vous faire repérer ». Claude Goasguen a immédiatement dénoncé l’acte criminel ce lundi :

« Je condamne fermement ce type d’acte, quelle qu’en soit la nature. Je souhaite que les coupables soient sanctionnés lourdement. »

Pendant cette même réunion, la sous-préfète de Paris, Sophie Brocas, venue expliquer le projet, s’était fait insulter par une foule de riverains déchaînés, tout comme l’architecte des bâtiments, Guillaume Hannoun, traité de « menteur » et de « fils de pute ».

Si l’incendie survenu cette nuit, triste écho à ces déclarations, pose des questions de sécurité autour du projet, l’ouverture du centre, prévue pour le 5 novembre prochain, devrait néanmoins être maintenue à cette date, selon la mairie de Paris. 

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