PSA : vous reprendrez bien 2.000 suppressions de postes ?

Le constructeur automobile français PSA prévoit en 2017, pour la quatrième année consécutive, une nouvelle salve de 2.133 suppressions de postes. Une perspective rejetée par les syndicats, alors que PSA a renoué avec les bénéfices l’an dernier.

Quatre à la suite. Le groupe PSA (Peugeot, Citroën) prévoit en 2017 pour la quatrième année consécutive de recourir à des départs volontaires, selon un document interne révélé ce lundi 17 octobre par France Info et également consulté par l’AFP.  Le constructeur, qui compte 57.000 salariés dans sa branche automobile en France, présente ce lundi après-midi en comité central d’entreprise (CCE) une estimation de ses effectifs pour l’année prochaine. En tout, elle viserait 2.133 suppressions de postes.

Dans le détail, la direction mise sur une hausse des « mobilités externes sécurisées » (projet professionnel vers un autre employeur, congé de reclassement ou de transition professionnelle, etc.), espérant convaincre « au moins 1.025 salariés » (contre 650 espérés en 2016). Elle envisage par ailleurs 983 « congés seniors » l’année prochaine, là où près de 1.600 étaient attendus en 2016. Ce dispositif permet aux salariés de partir plusieurs années avant l’âge légal de retraite (jusqu’à 5 ans à Rennes et Poissy) avec 70% ou 75% de leur rémunération brute. Des congés « longue durée » sont aussi prévus pour environ 125 salariés. Payés 600 euros bruts par mois et assortis d’une prime, ils permettent aux volontaires de quitter l’entreprise pendant deux ans maximum.

PSA a réalisé 1,2 milliard de bénéfices en 2015

PSA justifie ces nouvelles mesures par sa volonté d’éviter des « plans collectifs de licenciements économiques avec phase contrainte« . Aucune indication n’est en revanche donnée dans le document concernant les recrutements. Le constructeur rappelle toutefois l’objectif de 1.000 embauches en CDI d’ici fin 2019, fixé dans l’accord triennal conclu en juillet avec les syndicats majoritaires. PSA souhaite à nouveau, comme cette année, faire entrer « plus de 2.000 jeunes » dans l’entreprise via l’apprentissage, des contrats de professionnalisation ou encore des stages. Le groupe de Carlos Tavares prévoit en outre « des mesures de mobilité interne pour plus de 6.000 salariés », soit un « niveau équivalent aux années précédentes », avec un effort particulier sur les formations.

« Ce quatrième plan de 2.133 suppressions d’emplois sous forme de préretraite et de départs de moins en moins volontaires est inacceptable et totalement injustifié », a réagi la CGT de PSA ce lundi dans un communiqué. Ce plan « se fait en toute complicité avec le gouvernement », dénonce-t-elle. L’Etat est actionnaire de PSA à hauteur de 14%. Les syndicats réagissent d’autant plus vertement qu’en 2015, les comptes du Groupe PSA, premier constructeur français avec 2,97 millions de véhicules vendus dans le monde, sont repassés dans le vert, une première en cinq ans. Pour un résultat net positif de 1,2 milliard d’euros.

« C’est un véritable scandale, s’est insurgé sur RTL Jean-Pierre Mercier, délégué CGT de PSA. C’est injustifié car depuis 18 mois ils ont engrangé 2,4 milliards de bénéfices ». Auparavant, il avait souligné sur France Info : « Les départs volontaires le sont de moins en moins. On sent dans les ateliers et les bureaux d’étude que les pressions sont de plus en plus grandes pour pousser les salariés à la porte. C’est une explosion de la précarité, de plus en plus d’intérimaires qui travaillent avec des droits plus faibles que les embauchés, et ça c’est intolérable ».

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