Fillon a-t-il incité l'Elysée à "taper" sur Sarkozy ? Hollande confirme

Dans un nouveau livre de confidences qui paraît ce mercredi, le chef de l’Etat affirme que François Fillon a bien demandé au secrétaire général de l’Elysée d’accélérer les procédures judiciaires contre son rival Nicolas Sarkozy.

Oui, François Fillon a bien demandé à Jean-Pierre Jouyet d’accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy lors d’un déjeuner entre les deux hommes le 24 juin 2014. C’est ce qu’affirme François Hollande dans Un président ne devrait pas dire ça… (Stock), un nouveau livre de confidences du chef de l’Etat, signé Gérard Davet et Fabrice Lhomme, qui paraît ce mercredi 12 octobre. C’est à ces deux journalistes du Monde que Jean-Pierre Jouyet avait lui aussi, à l’époque, rapporté des propos de l’ancien Premier ministre lui demandant de « taper vite » sur Nicolas Sarkozy. L’affaire avait fait grand bruit après sa révélation par le quotidien, fin 2014.

Selon des extraits du livre révélés par Le Parisien, François Hollande parle ainsi de François Fillon à ses deux interlocuteurs, dès le 23 juillet 2014 : « Il a dit à Jouyet : Mais comment ça se fait que vous ne poussiez pas la justice à en faire davantage ? » Et le 29 décembre 2014, le président renchérit : « C’était ça, le message de Fillon, c’était : Si vous ne faites rien, il reviendra. » Mais l’Elysée n’aurait pas donné satisfaction à l’ex-Premier ministre : dans le livre, François Hollande jure qu’il n’est jamais intervenu auprès de la justice. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des mots très durs pour cette « institution de lâcheté » dans laquelle, selon lui, « on se planque, on joue les vertueux ».

Les auditions de Sarkozy, « c’est quand même éprouvant »

Etonnamment, François Hollande ne semble d’ailleurs pas du même avis que François Fillon sur les multiples affaires qui visent Nicolas Sarkozy et son entourage, selon d’autres extraits de l’ouvrage cité par L’Express. Gérard Davet et Fabrice Lhomme s’avouent surpris lorsqu’en novembre 2015, le président commente devant eux la géolocalisation par les juges des téléphones de son prédécesseur, dans le cadre de l’enquête sur « Air Cocaïne ». « S’il n’y a rien dans le dossier, c’est choquant, c’est vrai », lâche François Hollande, qui ajoute : « C’est hélas le comportement de la justice. » Même compassion lors d’un entretien en février 2016, alors que Nicolas Sarkozy ressort mis en examen pour financement illégal de campagne du bureau du juge Serge Tournaire. « Un ancien président de la République qui passe douze heures dans le cabinet d’un juge d’instruction… Pour la deuxième ou troisième fois… C’est quand même éprouvant », confie Hollande.

François Fillon avait attaqué en diffamation Jean-Pierre Jouyet et les deux journalistes du Monde, qui ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Paris en juillet 2015, un jugement confirmé en appel en mars 2016. Mais la publication des propos de François Hollande ne tombe par au meilleur moment pour l’ancien Premier ministre, candidat à la primaire de la droite, à la veille du premier débat télévisé avec ses concurrents, dont un certain Nicolas Sarkozy…

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