Les avocats de Salah Abdeslam renoncent à le défendre

Face au silence répété lors de ses auditions de Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre à Paris, ses avocats – Me Sven Mary côté belge et Me Franck Berton côté français – renoncent à le défendre.

« Quand on a le sentiment d’être là pour faire des visites sociales à la prison, à ce moment-là une décision doit être prise ». Les avocats de Salah Abdeslam se sont résignés. Ils renoncent à défendre le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre à Paris. Pour Me Sven Mary, côté belge, et Me Franck Berton côté français, la partie est donc finie. « Nous avons la conviction qu’il ne s’exprimera pas et qu’il appliquera le droit au silence », ont-ils expliqué ce mercredi 12 octobre au micro BFMTV. « Nous l’avons dit dès le début, nous avons prévenu, si notre client reste muet nous quitterons sa défense ».

Force est de constater que depuis son transfert de Belgique, fin avril après quatre mois de cavale, Salah Abdeslam s’est muré dans le silence, refusant systématiquement de parler lors de ses interrogatoires successifs. En cause, selon les avocats, le placement du jeune homme de 26 ans à l’isolement à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, dans l’Essonne, sous vidéosurveillance 24h sur 24. 

« La prison est en train de transformer Salah Abdeslam »

« Lorsque chacun scrute même la nuit vos faits et gestes, vous devenez dingue (…) Je vous le dis, la prison est en train de transformer Salah Abdeslam en bête sauvage »estime Me Franck Berton. Et de déplorer : « J’ai le sentiment d’un immense gâchis. » Pour les victimes en particulier, qui « ont le droit à cette vérité », renchérit Sven Mary.

Salah Abdeslam avait été débouté de sa demande en urgence de suspension de sa vidéosurveillance, cet été, une première fois devant le juge des référés du tribunal administratif de Versailles puis par le Conseil d’Etat. Il a annoncé, suite au désistement de ses conseils, qu’il ne souhaitait plus être représenté pour le moment. « On était persuadé qu’il avait des choses à dire et qu’il allait les dire », regrette Frank Berton. Et de conclure. « Il ne dira plus rien. (…) C’est comme un suicide, je le crains. (…) quel dommage… »

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