Interrogé sur sa condamnation de 2004 pour prise illégale d’intérêts, ce lundi 10 octobre, Alain Juppé n’a pas résisté à la tentation de rappeler les ennuis judiciaires de Nicolas Sarkozy. Tout ça à trois jours du premier débat de la primaire de la droite.
Une pique polémique du premier des sondages envers le deuxième, à trois jours du premier débat de la primaire de la droite, voilà qui promet du spectacle. Et de la tension. Alain Juppé s’est autorisé ce petit plaisir, ce lundi 10 octobre, sur l’antenne de BFM TV.
Interrogé sur sa condamnation judiciaire en 2004, un an d’inéligibilité et 14 mois de prison avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Alain Juppé a affecté une colère froide. Il a d’abord affirmé s’être senti « naturellement » visé par les propositions d’Emmanuel Macron et Bruno Le Maire, qui envisagent de soumettre tous les candidats à une élection à la présentation de leur casier judicaire. « Tout le monde connaît ma situation, je me suis exprimé et je crois que les Français m’ont compris et qu’ils m’ont relégitimé à plusieurs reprises« , a grincé l’ex-Premier ministre. Une manière de dire qu’il a payé sa dette envers la société, comme le prouveraient ses réelections à la mairie de Bordeaux.
Puis le favori des sondages à la primaire s’est fait plus piquant en s’offrant un sous-entendu emprunt de venin : « Vous savez, en matière judiciaire, il vaut mieux avoir un passé qu’un avenir« . Sourire en coin de rigueur. « C’est un propos général« , a ensuite cabotiné Alain Juppé, relancé par l’intervieweuse. Difficile pourtant de ne pas voir dans cette sortie une allusion directe à Nicolas Sarkozy, renvoyé devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Bygmalion pour financement illégal de campagne et mis en examen dans l’affaire dite Azibert, pour corruption active et trafic d’influence.
Ces propos ont dû passablement irriter Nicolas Sarkozy qui se plaît à se présenter comme le champion des « non-lieux », victime d’une cabale de juges politisés. A plusieurs reprises, l’ex-président de la République a d’ailleurs prétendu – à tort – avoir été blanchi dans l’affaire Bygmalion. Ce mardi 11 octobre, Bruno Le Maire a rajouté une pièce dans la machine à petites phrases empoisonnées en expliquant sur RTL que « c’est mieux de n’avoir ni passé, ni avenir judiciaire« . Une assertion que ne renierait sans doute pas François Fillon qui clamait en août dernier : « Qui imagine le général de Gaulle mis en examen ?« . Les quatre hommes (ainsi que les trois autres candidats à la primaire) auront l’occasion de s’expliquer les yeux dans les yeux, dès ce jeudi 13 octobre.
« C’est mieux de n’avoir ni passé, ni avenir judiciaire », tacle Bruno Le Maire #RTLMatin > https://t.co/COou8rBUYH pic.twitter.com/T72xBA3hRj
— RTL France (@RTLFrance) 11 octobre 2016
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