C’était inévitable : les politiques qui se sont livrés au petit jeu des confidences sur le canapé de Karine Le Marchand, ce dimanche 9 octobre sur M6, n’ont pas hésité à verser parfois dans l’hypocrisie la plus complète. Critiquant la peopolitique dans laquelle ils se vautrent…
C’est une curiosité télévisuelle que les Français ont découverte ce dimanche 9 octobre sur M6. Karine Le Marchand, habituée à confesser les agriculteurs de L’amour est dans le pré, a convaincu la plupart des candidats à l’élection présidentielle de se livrer dans un décor intimiste. Dans Une ambition intime, l’animatrice et ses invités n’ont parlé ni politique, ni projet pour la France, mais enfance, famille, enfants… Avec un succès d’audience à la clé : 3,1 millions de téléspectateurs, soit plus que n’importe lequel des trois derniers numéros de l’Emission politique de France 2.
Les politiques qui se sont prêtés au jeu ne doivent donc pas regretter d’avoir accepté l’expérience qui, au-delà de son potentiel d’exposition médiatique, visait clairement à les présenter sous un jour sympathique. Même s’ils se sont évidemment défendus d’exploiter la situation. Conséquence inévitable : on a décelé quelques pointes d’évidente hypocrisie dans les propos des quatre personnalités qui ont défilé dans le premier numéro de l’émission, dimanche. « Moi je suis plutôt un taiseux dans la vie privée. Je ne confie pas mes états d’âme. Je suis plutôt réservé », minaude ainsi Nicolas Sarkozy. Le président du « Avec Carla, c’est du sérieux » n’hésite pourtant pas à s’étendre sur sa famille, son couple et son « bilan énorme » en matière de femmes. Et fait même la leçon à François Hollande : « Moi je pense que quand on aime une femme, on ne lui impose pas le statut de maîtresse. »
Arnaud Montebourg aussi verse dans la contradiction. Alors qu’il raconte longuement ses souvenirs d’enfance, chante du Claude François et se confie, les larmes aux yeux, sur la naissance de sa fille, grande prématurée, l’ancien ministre ose : « La peopolisation, c’est une manière de faire diversion. » Comment dire…
Bruno Le Maire, qui souffre toujours, de son propre aveu, d’un manque de notoriété, a pu saisir une chance inespérée de parler à une heure de grande écoute et à un public moins restreint que celui des émissions politiques traditionnelles. Et de tenter de casser son éternelle image de bourgeois coincé. Quant à Marine Le Pen, elle n’avait elle non plus pas grand chose à perdre à ce tête-à-tête dans lequel, à aucun moment, elle n’a eu à justifier le programme de son parti. L’Opinion nous apprend d’ailleurs que la patronne du Front national a apprécié le résultat final…
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