La presse évoque Guernica, l’ONU parle de «crimes de guerre» : après la énième illusion d’une trêve mensongère, les larmes jaillissent, les cris portent enfin, et nos épidermes se réveillent…
Il aura fallu un déluge de feu pour que nous pleurions sur Alep. La presse évoque Guernica. L’ONU parle de «crimes de guerre». Après la énième illusion d’une trêve mensongère, les larmes jaillissent, les cris portent enfin, et nos épidermes se réveillent. Etions-nous anesthésiés ou devenus des monstres ? L’explication séduit toujours. A chaque atrocité commise au Moyen-Orient, vous trouverez de beaux esprits pour mettre en procès les démocraties occidentales. Rien n’est plus à la mode que le renversement des responsabilités.
La vérité, c’est qu’Al-Assad et Poutine portent la responsabilité du chaos syrien. Nous n’avons jamais cessé d’être inquiets, mais sommes coincés de tous côtés. Par les tyrans qui tuent leur peuple, par les terroristes qui nous menacent, et par une partie de l’opinion persuadée que les tyrans nous sauveront de la menace terroriste… Alors qu’ils l’alimentent.
On connaît la rengaine. Accuser les démocraties d’impérialisme quand elles agissent pour empêcher des massacres, comme en Libye. Puis les maudire quand elles se gardent d’intervenir. Il faut se souvenir pourquoi nous avons été si impuissants en Syrie. Revenons aux débuts du «printemps syrien». Des opposants au régime d’Al-Assad nous demandaient de ne surtout pas nous en mêler, tellement ils redoutaient d’être perçus comme agissant à la solde de l’Occident ou de se voir accuser d’être soutenus par des intellectuels juifs. Bernard-Henri Lévy, lui, voulait agir.
Le pont aérien voté par l’ONU venait de sauver le peuple libyen d’un massacre annoncé. Mais la France et Nicolas Sarkozy sont allés trop loin. Le dictateur est mort. L’après-Kadhafi a été chaotique, comme tous les après. Et la Russie tenait son prétexte pour protéger Bachar al-Assad de toute «ingérence». Même quand le dictateur syrien s’est mis à franchir toutes les lignes rouges, la communauté internationale a laissé faire, par peur de mettre le doigt dans un engrenage à l’irakienne ou à la libyenne.
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