Primaires : le retour des dérives de la IVe République

Alors qu’elles étaient censées à la fois simplifier et démocratiser le mécanisme de sélection des candidats à la présidentielle, les primaires tournent aujourd’hui à la confusion totale.

Quel embrouillamini que ces primaires ! Alors qu’elles étaient censées à la fois simplifier et démocratiser le mécanisme de sélection des candidats à la présidentielle, elles tournent aujourd’hui à la confusion totale. Pis : elles sont en train de réintroduire toutes les dérives politiciennes de la IVe République au sein des institutions de la Ve.

A gauche tout d’abord : dès lors que le principal rival de François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, refusait le mécanisme en lançant, sans attendre, sa candidature, l’espoir de parvenir à un candidat unique de la gauche s’évanouissait, et celui de le voir se qualifier pour le second tour de la présidentielle s’amenuisait sérieusement. Pour couronner le tout, les verts, dont le potentiel électoral est inférieur de moitié à celui de Nicolas Dupont-Aignan (2,5%, contre 5%), se lançaient dans cette primaire interne picrocholine et groupusculaire dont ils ont le secret.

Ne subsiste donc qu’une primaire croupion, réduite à la désignation du candidat socialiste. Avec toutefois des objectifs différents selon les postulants. Ceux qui sont issus des frondeurs n’ont en réalité qu’un objectif : mettre Hollande hors de combat et s’emparer de la direction du Parti socialiste. Arnaud Montebourg, lui, d’abord tenté de jouer le rôle d’un Mélenchon de l’intérieur, se sent pousser des ambitions : gagner la primaire, à défaut de la présidentielle.

Quant à François Hollande, qui a pris un risque majeur en se soumettant à la loi commune, il espère donner au candidat qu’il serait les couleurs qui manquent désespérément au président sortant qu’il est. En un mot, les primaires de gauche sont désormais une nuit où tous les chats sont gris mais poursuivent des souris différentes… Reste le cas des électeurs de gauche tentés d’aller voter à la primaire de la droite.

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