Dans un entretien à « Causeur », Eric Zemmour a évoqué son « respect » pour les auteurs d’attentats en France, parce qu’ils sont capables de tuer pour leur foi. Le 7 octobre, le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire pour apologie du terrorisme.
>> Cet article a été publié une première fois le 6 octobre.
Une fois de plus, Eric Zemmour s’est allègrement lâché… mais dans une direction inattendue. Le journaliste du Figaro Magazine, actuellement en tournée médiatique pour la sortie de son ouvrage Un quinquennat pour rien, a tout simplement frôlé l’apologie du terrorisme dans une interview donnée au magazine Causeur, ce jeudi 6 octobre.
Dans le magazine dirigé par Elisabeth Lévy, le polémiste développe ses idées habituelles sur la bataille à mener contre l’islam (qu’il confond avec l’islamisme) et la haine de soi des élites françaises. Au cours de cet entretien, il est bien entendu question des attentats qui ont meurtri la France en 2015 et 2016 et de la place de l’islamisme en France. Quand l’intervieweur avance que les islamistes ne parviennent « guère qu’à endoctriner quelques esprits faibles », Eric Zemmour explose… et prend vigoureusement la défense des djihadistes :
« Quelle condescendance ! Moi, je prends l’islam au sérieux, je ne le méprise pas ! Je ne pense pas que les djihadistes soient des abrutis ou des fous. Au sommet, il y a des théologiens qui appliquent exactement leur idéologie coranique et légitiment tous leurs actes par des sourates ou des actes du prophète. Et je respecte des gens qui meurent pour ce en quoi ils croient – ce dont nous ne sommes plus capables. »
A travers cette diatribe, Eric Zemmour se livre peu ou prou à un éloge du totalitarisme, ce système politique dans lequel la promotion d’une idéologie justifie tout comportement, y compris le meurtre et les exactions. Quand le journaliste de Causeur s’offusque de ces propos, le pamphlétaire en remet d’ailleurs une couche :
« L’Histoire, c’est ainsi, des innocents meurent parce qu’ils sont dans le mauvais camp, ou au mauvais endroit au mauvais moment. Et oui, quand des gens agissent parce qu’ils pensent que des morts le leur demandent, il y a quelque chose de respectable. Et en même temps de cirminel et mauvais, c’est ainsi, les humains sont complexes. Donc combattons-les mais arrêtons de les mépriser. »
En résumé, Eric Zemmour veut combattre Daech mais il a de l’estime pour ces gens capables de tuer pour leur foi. Tout en paraissant regretter que les Français n’en soient « plus capables ». Selon Le Monde, le journaliste a d’ailleurs tenu des propos similaires lors d’une conférence organisée à Versailles, le 27 septembre. « Des gens qui meurent pour leur foi, on devrait plutôt être admiratifs que méprisants », a-t-il déclaré, suscitant un silence pesant dans la salle. Pour un peu, le journaliste appellerait de ses voeux la guerre civile et religieuse qu’il ne cesse d’annoncer depuis plusieurs années.
Ces propos rappellent par ailleurs la sortie d’un personnage pas vraiment proche de Zemmour politiquement, à savoir le militant d’extrême-gauche Jean-Marc Rouillan. En février 2016, cet ancien terroriste du groupe Action directe a salué auprès de la radio associative marseillaise Radio Grenouille le « courage avec lequel se sont battus les terroristes du 13 novembre, dans les rues de Paris en sachant qu’il y avait près de 3.000 flics autour d’eux. » « On peut dire plein de choses sur eux — qu’on est absolument contre les idées réactionnaires, que c’était idiot de faire ça, mais pas que ce sont des gamins lâches« , avait-il ajouté. Le 7 septembre dernier, il a été condamné à huit mois de prison pour apologie du terrorisme.
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