Alors que le parti au pouvoir était jusqu’ici favorable à la proposition de loi restreignant drastiquement le droit à l’IVG, ses membres se sont prononcés contre le texte en commission parlementaire mercredi, deux jours après une forte mobilisation dans les rues.
Les manifestants vêtus de noir, descendus par dizaines de milliers dans les rues de Pologne lundi, ont-ils gagné leur combat pour préserver le droit à l’avortement dans le pays ? En commission parlementaire, mercredi 5 octobre, les conservateurs au pouvoir ont rejeté la proposition de loi qui vise à durcir la législation sur l’IVG, déjà particulièrement restrictive. Un vote qui sonne comme un revirement, alors que le parti Droit et Justice (PiS) était jusqu’à présent favorable à ce texte qui déchire la société polonaise depuis des semaines. Même s’il faut encore que la majorité des députés approuve ce rejet lors d’un vote qui aura sans doute lieu jeudi.
Cette proposition de loi vise à restreindre encore les conditions dans lesquelles une femme peut avorter, en autorisant l’IVG dans un seul cas : lorsque la grossesse expose la mère à un danger imminent. Autrement dit, une femme tombée enceinte à la suite d’un viol ou d’un inceste se verrait privée du droit d’avorter pour ces motifs, et l’IVG serait interdite même en cas de pathologie grave du fœtus…
Depuis les manifestations de rue, le gouvernement a envoyé plusieurs signaux annonciateurs de ce tournant. Mardi, la Première ministre Beata Szydlo a tenu à rappeler que la proposition de loi était une initiative citoyenne et ne venait pas de son gouvernement. Le ministre de la Science et de l’Enseignement supérieur a, lui, assuré qu’un « projet d’interdiction de l’avortement ne passerait pas lorsque la femme avait été victime d’un viol » ou lorsque sa santé ou sa vie étaient en danger. Les manifestations « nous ont fait réfléchir et nous ont donné une leçon d’humilité », a-t-il ajouté. Même l’Eglise catholique polonaise a émis mercredi des réserves sur la proposition de loi en s’opposant publiquement à une mesure prévoyant une peine de prison pour les femmes ayant avorté. C’est dire le caractère rétrograde de ce texte auquel les Polonaises ont désormais bon espoir d’échapper.
Powered by WPeMatico
This Post Has 0 Comments