La Cour des comptes dézingue les emplois aidés pour les jeunes

Dans un rapport rendu public ce mercredi, la Cour des comptes épingle les mesures destinées à faciliter l’emploi des jeunes mises en place par les pouvoirs publics. Des critiques éclairantes sur la façon dont ils ont en partie aggravé le sort de la jeunesse française.

La France n’aura pas su empêcher, depuis 2008, le sacrifice d’une génération de jeunes. Le taux de chômage des 16-25 ans reste deux fois plus élevé que celui de la population générale et leur taux d’activité sensiblement inférieur à celui des autres jeunes Européens. Un jeune en poste sur quatre travaille à temps partiel, 66% en en CDD. Surtout, 750.000 d’entre eux ne seraient ni en emploi ni en formation. Quand 100.000 stagiaires occuperaient, eux… de vrais emplois. Sombre tableau !

Ce cadre posé, l’explosif rapport de la Cour des comptes sur « L’accès des jeunes à l’emploi », rendu public ce mercredi 5 octobre, éclaire comment les pouvoirs publics ont en partie aggravé le sort de la jeunesse tricolore en dirigeant des bataillons de moins de 25 ans vers des contrats aidés (CUI-CIE, CUI-CAE de 20 heures puis des emplois d’avenir) dans les entreprises et plus encore dans les administrations – 160 000 bénéficiaires fin 2014 ! -, plutôt que vers des formations qualifiantes en alternance (apprentissage ou contrat de professionnalisation).

Effet d’aubaine

Car non seulement ces emplois aidés ont coûté, pour la seule année 2015, 2 milliards d’euros. Mais encore, ils ont privés leurs « bénéficiaires » d’un accompagnement plus pertinent. En effet, nombre d’employeurs privés, sautant sur l’effet d’aubaine (63% de leurs recrutements en CUI-CIE, 47% en emplois d’avenir auraient été opérés même sans aide de l’Etat) ont préféré les faire tourner sur des dispositifs qui leur coûtaient moins cher, plutôt que d’investir dans leur apprentissage au long cours ! Une erreur funeste que la récente généralisation de la garantie jeunes – un dispositif plus ambitieux – n’a pas encore corrigée.

Ainsi, selon la Cour des comptes, deux tiers des crédits d’accompagnement des moins de 25 ans sont encore orientés vers les modalités les moins intensives et les moins efficaces du point de vue de l’accès à un emploi durable ! Le tout, sans que Pôle Emploi ne corrige sensiblement ces effets délétères. En effet, quels que soient le mode et la durée de l’accompagnement proposé à un jeune, un sur dix seulement accède chaque mois à un emploi d’une durée d’au moins un mois, indique la Cour des comptes…

 

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