Après le refus de deux communes françaises, le tueur de Magnanville inhumé au Maroc

Le tueur de Magnanville, Larossi Abballa, a finalement été enterré au Maroc « au cours du week-end », a annoncé l’avocat de la famille ce lundi 3 octobre. Inhumation ou non, une QPC a bien été transmise au Conseil d’Etat. Elle interroge la loi qui oblige les communes à procéder à l’inhumation de ses résidents.

Il a finalement été inhumé au Maroc. Le tueur de Magnanville, Larossi Abballa, 25 ans, a été enterré « au cours du week-end » selon « le rite musulman » et « en présence » de ses proches, a indiqué à l’AFP, ce lundi 3 octobre, l’avocat de la famille, Me Victor Lima. Le lieu exact n’a cependant pas été communiqué. « La famille est apaisée. Ils voulaient en finir, ils peuvent maintenant commencer leur deuil », a ajouté Me Lima.

Après le meurtre de Jessica Schneider, 36 ans et de Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, un couple de policiers tué au nom d’Allah à leur domicile de Magnanville dans les Yvelines, le 13 juin dernier, la dépouille du jeune « soldat » de Daech, abattu par le RAID lors de l’assaut, avait été transportée à l’institut médico-légal de Paris et y était restée suite aux refus des communes de Magnanville – lieu de sa mort – et de Mantes-la-Jolie, – où le jeune homme résidait – de procéder à son inhumation. 

L’obligation d’inhumer les terroristes remise en question

Une décision que le père de Larossi Abballa a contesté devant les juges du tribunal administratif de Versailles, qui ont eux-mêmes accepté de transmettre la requête au Conseil d’Etat. Lors de l’audience, le 8 septembre, l’avocat de la ville de Mantes-la-Jolie, Me Benoît Jorion, avait en effet plaidé l’inconstitutionnalité de l’obligation faite aux mairies d’inhumer leurs résidents « sans distinction à raison des circonstances qui ont accompagné sa mort« . Autrement dit, pour lui, les communes devraient avoir leur mot à dire quant aux personnes enterrées sur leurs terres.

Le Conseil d’Etat doit donc statuer sur cette question prioritaire de constitutionnalité (QPC) d’ici la fin de l’année, dans un délai de trois mois. Sa décision pourrait faire jurisprudence. En août, les maires de Montluçon, dans l’Allier et de Saint-Dié, dans les Vosges, avaient également fait savoir qu’ils refusaient d’accueillir la tombe d’Abdel Malik Petitjean, l’un des auteurs de l’attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray…

Chaque inhumation de terroriste a posé problème aux communes censées s’en charger ces dernières années. Un compromis a toujours été trouvé. C’est finalement aussi le cas pour la famille du tueur de Magnanville qui se sera tourné vers son pays d’origine.

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