Le chef des opérations humanitaires de l’ONU appelle la communauté internationale à arrêter le « carnage » qui se déroule actuellement à Alep, deuxième ville de Syrie déjà ravagée par la guerre et où font de nouveau rage les combats entre les forces du régime de Bachar al-Assad, soutenues par la Russie, et les rebelles.
Les mots ne semblent plus suffire pour décrire la situation à Alep. Alors que les forces du régime de Bachar el-Assad ont relancé ces derniers jours leur progression vers les quartiers rebelles de l’épicentre de la guerre civile syrienne, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Stephen O’Brien, a appelé ce dimanche 2 octobre à « une action urgente pour mettre fin à l’enfer sur Terre ».
Les 250.000 habitants de la partie assiégée de la deuxième ville syrienne sont confrontés à « un niveau de sauvagerie qu’aucun humain ne devrait avoir à supporter », a-t-il décrit, implorant : « Le temps presse. Arrêtez le carnage maintenant ».
Dix jours après le lancement par le régime et son allié russe d’une vaste offensive sur Alep-Est, l’étau se resserre sur cette partie de la ville contrôlée par les rebelles. Pour la deuxième fois en une semaine, le plus grand hôpital des quartiers rebelles a été frappé samedi par deux barils d’explosifs, a rapporté la Syrian American Medical Society (SAMS), dont l’un des responsables a évoqué des « informations sur l’utilisation d’une bombe à fragmentation ». Mais Moscou balaie les accusations de « crimes de guerre ».
« En Syrie, les attaques contre les centres médicaux accueillant des civils et contre les ambulances sont systématiques », a confirmé Meinei Nicolai, présidente de Médecins sans frontières (MSF), qui a également appelé Damas et Moscou à mettre un terme « au bain de sang ». « Le système de santé dans l’est d’Alep a été presque réduit à néant », déplore aujourd’hui Stephen O’Brien.
Face à cette « tragédie humaine », la Commission européenne a annoncé une « initiative humanitaire d’urgence » pour permettre aux organisations humanitaires d’aider la population et notamment « assurer les évacuations médicales des blessés et des malades d’Alep-Est. » Le coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a appelé les belligérants à permettre au moins l’évacuation des centaines de civils nécessitant des soins urgents.
Sur le terrain diplomatique, les efforts pour rétablir un cessez-le-feu en Syrie semblent complètement enlisés, même si Washington et Moscou n’ont pas coupé les ponts en dépit de leurs profondes divergences. A l’ONU, Paris espère présenter ce lundi aux 15 pays membres du Conseil de sécurité un projet de résolution qui appelle au rétablissement du cessez-le-feu, initié en septembre par un accord américano-russe et qui n’avait duré qu’une semaine.
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