Valls dénonce la "déconnexion, méconnaissance et indifférence" de Macron sur la laïcité

Retour à l’envoyeur. Manuel Valls a accusé Emmanuel Macron de « se tromper sur ce qu’est la laïcité et plus profondément sur ce qu’est la France » dans « Le Grand Jury » ce 2 octobre. L’ex-ministre s’en était pris dans « Marianne » à la « laïcité revancharde » du Premier ministre.

C’est une réponse qui a le mérite de la clarté. Invité ce 2 octobre du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, Manuel Valls est revenu sur la vision de la laïcité d’Emmanuel Macron. Pour lui, c’est simple : « Il se trompe sur ce qu’est la laïcité et plus profondément sur ce qu’est la France.« 

Lors d’un échange avec Jean-François Kahn dans les colonnes de Marianne, l’ancien ministre de l’Economie est en effet sorti du bois sur ce sujet, critiquant la « laïcité revancharde » prônée par le Premier ministre.

Retour à l’envoyeur ce dimanche de la part d’un Manuel Valls qui juge que « la laïcité n’est ni ouverte ni revancharde« . Il affirme avoir deux points de désaccord avec l’ex-ministre : ce qu’il appelle son « populisme light » et la question de la laïcité. Il déroule :

« Dire que la laïcité est revancharde et qu’elle est même une arme contre les monothéismes, je le dis très simplement, c’est ne rien comprendre à l’essence même de la laïcité qui a permis précisément dans ce pays à chacun de croire et de ne pas croire. (…)
 
C’est ne rien comprendre à la réalité du terrain. C’est une profonde déconnexion, méconnaissance, indifférence, de ce qu’est vraiment la laïcité dans notre pays. »

Il fustige la « vision anglo-saxonne libérale-libertaire » d’Emmanuel Macron sur la laïcité qui n’aurait « rien à voir avec ce qu’est notre pays« .

Dans Marianne, Emmanuel Macron avait expliqué :

« Quand je dis qu’il faut se méfier, c’est que le débat politique ne doit pas faire de la laïcité une arme contre un monothéisme. La laïcité est là pour dire : «Je ne veux pas que la société soit soumise aux tentations hégémoniques d’une religion.» Hier, la religion catholique. Aujourd’hui, pour nombre de nos concitoyens, la religion musulmane. »

Il s’en était également pris à l’appel « à la discrétion » des musulmans porté par Jean-Pierre Chevènement et Manuel Valls :

« La République est ce lieu magique et unique qui permet à des gens de vivre dans l’intensité de leur religion. C’est pour ça que je dénonce les considérations qui demandent à des citoyens d’être «discrets», parce que les précédents historiques où l’on a demandé la discrétion en matière de religion ne sont pas à l’honneur de la République.

Et qu’on demande à des gens d’être des musulmans modérés ! Demanderait-on à des catholiques d’être modérés ? Non ! »

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